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2 octobre 2015

LIVRE : Football de Jean-Philippe Toussaint - 2015

31zyb1FlA4L"Voilà un livre qui ne plaira à personne, ni aux intellectuels, qui ne s'intéressent pas au football, ni aux amateurs de football, qui le trouveront trop intellectuel." Sage incipit de Jean-Philippe Toussaint, qui prévient habilement toute tentative de critique : ce livre n'est pas pour vous. Alors, oui, le fait est, ce livre m'est passé en grande partie à côté, peut-être parce que je considère le foot comme un des sports les plus cons de la chrétienté, peut-être surtout parce que Toussaint échoue, la plupart du temps, à "intellectualiser" le foot pour le rendre réellement intéressant. Il tente pourtant de parler de la beauté formelle de ces maillots colorés évoluant sur le vert immaculé de la pelouse ; de l'ambiance des stades dans une ville qu'on ne connaît pas (en vrai passionné, le gars organise ses voyages en fonction des pays organisateurs de la coupe du Monde), ou de cette passion qui s'empare du spectateur quand il écoute un match à la radio ou quand il le regarde entouré de ses contemporains dans un bar. Mais il peine un peu à trouver les mots juste pour ces évocations, et on reste déséspérément à la porte de ce livre-rêverie, parfois amusant certes mais jamais puissant comme il voudrait l'être. Succession de textes courts relatant des voyages ou des matchs mythiques, au rythme des différents "Mondial", Toussaint tente de raconter pourquoi le foot fait partie intégrante de sa vie, les rencontres, les angoisses, les joies qu'il lui procure. On sourit quand il relate un match capital qu'il essaye de suivre malgré les coupures de courant en plein orage, ou les relations avec ses voisins de chambre d'hôtel réunis là par la compétition ; on apprécie surtout les pages où, avec pudeur et modestie, il lie la douceur de l'enfance et les matchs de foot : là, il trouve enfin son sujet, la nostalgie qui s'empare de lui quand il assiste à une rencontre, parce qu'elle lui fait retrouver la saveur proustienne d'un monde paisible, idéal et éteint (moi ça me fait ça quand je vois Pierre Tchernia, on a eu l'enfance qu'on a eue). On retrouve dans ces belles pages le Toussaint qu'on aime, sensible, modeste, travaillant son style loupe d'orfèvre branchée à l'oeil. Pour le reste (mais ça va, c'est court), un échec, pas assez évocateur, pas assez profond, pas assez émouvant.

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