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10 juillet 2015

LIVRE : Frank Sinatra dans un mixeur (Frank Sinatra in a blender) de Matthew McBride - 2013

sinaMcBride ressuscite le "pulp" à l'américaine, on lui en sait gré : voilà le roman le plus fun de l'été, croyez-moi, une sorte de film noir parodique et violent, qu'on pourrait placer dans une époque post-frères Coen si on veut. Le scénario archi-classique tient sur la tranche d'une étiquette de Bourbon : un magot piqué dans une banque, et plein de gens qui veulent le récupérer, quitte à semer sur leur passage cadavres découpés en tranche, chiens broyés (oui, Frank Sinatra est un yorkshire, je sens déjà mon gars Shang avoir les larmes aux yeux), partenaires trahis et traces de sang par hectolitres. Le fric passe de main en main, on se livre à arnaques sur arnaques, tout ça pour finir la plupart du temps pauvre (dans le meilleur des cas) ou disséminé aux quatre coins de la ville (dans le pire). C'est du roman, et pourtant on voit parfaitement les tronches des acteurs, flics obèses et suants, bandits crétins et brutaux, mafieux drogués jusqu'aux oreilles. En tête de casting : un détective privé littéralement bourré du matin au soir d'un mélange d'Oxycontin et de cocktails alcoolisés, génial personnage entre le clochard et le génie du crime, flanqué donc d'un yorkshire : il est méchant, il est véreux, il est intelligent, il est bourré, on l'adore dès les premières pages. Mouvementé, le roman va l'amener dans tous les bas-fonds classiques de ce type de production, et le gars va devoir utiliser fusil à canon scié, poing américain et ruse sournoise pour pouvoir tirer son épingle du jeu (c'est-à-dire faire croire à sa probité tout en piquant le pognon). On sait comment ce genre d'histoire se termine, et ça ne manquera pas d'arriver. D'ici là, on aura vécu une vraie poilade déjantée, vivre Frank Sinatra.

McBride ne joue pas à l'écrivain : il écrit efficace, sec, net, viril, sans crânerie. Ce qui n'exclut pas un vrai talent pour arriver à cette écriture à l'os, simple mais prenante. On retrouve parfois la trace des grands polardeux des années 40/50, mais le livre joue aussi avec l'époque actuelle, comme si Bogart était projeté dans notre société contemporaine. Surtout McBride cultive un humour bien à lui, on sent qu'il rigole bien devant les excès gore de sa trame, qu'il est doté d'un solide sens du pastiche et de l'ironie. Le livre est cela dit très respectueux du genre, jamais supérieur, si bien qu'on atteint l'équilibre parfait entre hommage au roman de gare et parodie des livres virils de la Série noire. Un livre vraiment très fun, quoi, tout simplement, un vrai plaisir.

Commentaires
G
Commentez, commentez, Hamster, ça peut pas être plus fréquent que Mitch. Bienvenue, donc, surtout si vous venez d'un blog aussi précieux que "Il a osé".
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M
Yes ! Salut Hamster ! Ravi de te voir par ici ! <br /> <br /> Tu vas voir, ils sont pas piqués des cahouettes, les Gols. <br /> <br /> Et deux pour un encore...
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H
Par le tout petit bout de la lorgnette (désolé !), pour mon premier commentaire déposé sur cet intéressant site : « polardeux » est un mot très laid, vous ne trouvez pas ?
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