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6 juin 2015

Un de nos Avions n'est pas rentré (One of our Aircraft is missing) (1942) de Emeric Pressburger & Michael Powell

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Premier long métrage des Emeric / Pressburger qui sont déjà très près de la cible. Cette simple histoire de soldats anglais perdus en territoire ennemi (La Hollande sous domination nazi) pourrait paraître un brin balisé et attendu. Mais la richesse de la mise en scène, du montage, de la direction d’acteur donne à l’ensemble un vrai côté touchant, emballant, humain. Même si nos six Anglais ont un excès de flegme (l’Anglais ne tremble jamais, mon ami, son humour à froid permet de lui faire garder ses nerfs dans toutes les situations - sauf sur un terrain de foot et dans les gradins, certes…), font volontiers preuve d’une bouffonnerie un brin surfaite (l’acteur de la bande qui se déguise en femme, le joueur de foot que l’on retrouve balle au pied dans une équipe locale), l’ensemble reste relativement crédible, si je puis dire, tant nos résistantes locales (essentiellement des femmes de fort caractère) font preuve d’un dévouement et d’un sens de l’hospitalité toute à leur gloire. Toutes les ruses sont bonnes pour échapper à l’envahisseur allemand qui va constamment voir filer, juste dessous son nez, ces six hommes en fuite. Déguisement folklorique, activité vélo,  messe à l’église, match de foot, toutes les occasions sont bonnes pour se dissimuler dans la foule et progresser en direction de la mer.

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Nos six Anglais font parfois un peu les marioles et pourtant on sait dès le départ que la situation ne prête guère à rire : on apprend dès le prologue que ces chers Hollandais qui ont fait preuve de solidarité envers leurs frères humains sont mort fusillés. Emeric / Pressburger, et c’est tout à leur honneur, ne cherchent pas à nous montrer cette « armée des ombres » (une armée ultra féminine, soulignons-le une nouvelle fois) avec un sens excessif du drame ou en jouant sur un suspense malsain : ces femmes font leur taff avec rigueur, n’hésitent pas à recadrer nos amis Anglais un peu lost in translation, et grâce à leur détermination et leur intelligence à toute épreuve, the six English mice passeront à travers les mailles du filet teuton. Un récit toujours raconté avec la bonne distance, une œuvre,  en forme d’hommage à certain sens européen de la solidarité (it was a long time ago…), qui garde une certaine « légèreté » de ton -  à une époque où la lourdingue propagande écrasait souvent les films du même genre. Les Emeric / Pressburger trouvent déjà la corde sensible et saluons-les une nouvelle fois pour leur premier effort de guerre. (Qui a dit qu'on aimait pas le cinéma anglais ? Ah oui, nous...)

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Commentaires
J
Oui au niveau des crédits effectivement, après c'était juste pour signaler que la collaboration avait commencée avant ce film ;-)
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S
Sur IMDB, c'est considéré comme le premier film de Pressburger en tant que réalisateur. (ceux qui ont été réalisé avant cette date sont uniquement attribués à Powell. D'où)
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J
Et non ce n'est pas le premier Powell/Pressburger mais le très bon L'Espion Noir et pour ceux estampillés les Archers il y a eu Contraband et l'excellent 49e Parallèle avant et dans la même veine de film de guerre de propagande anglais que Un de nos avions n'est pas rentré. C'est assez drôle de comparer avec le Sabotage Berlin de Raoul Walsh plus porté sur le spectaculaire décontracté.
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