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5 juin 2015

Les Nouveaux Sauvages (Relatos salvajes) de Damián Szifrón - 2014

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Ce film est produit par Almodovar, ce qui prouve bien la faculté d'auto-dérision du Pedro. On a droit en effet à une sorte de caricature du maître, ou à ce qu'il sait faire de pire quand il se laisse aller au pur folklore sans fond. Autrement dit, voilà un truc assez inregardable, qui voudrait bien avoir l'air mais qu'a pas l'air du tout, faussement provocateur et rebelle, rarement drôle malgré ses vélléités, et tout à fait moche. C'est un film à sketches qui lorgne du côté des grands caricaturistes italiens (jusqu'au titre monicellien), entendez qui voudrait bien être fortement social malgré la critique du prolo. Mais là où la démesure italienne est délicieuse et dérangeante, celle ibérique n'est que grossière et grimaçante. De critique sociale, franchement, à peine ; de provocation, à moins d'être une grand-mère bigote, guère plus ; mais du rire gras et du kitsch, vous pouvez compter dessus.

ueerl

Ca commence plutôt pas mal pourtant, avec ce pré-générique assez fun, où on suit le crash improbable d'un avion. On se dit que le film va être un jeu de massacre jouissif, et que si Szifrón décide de péter tous ses jouets en même temps que les clichés de la moyenne bourgeoisie espagnole, ça peut être drôle. Mais dès le deuxième sketch, une vague histoire de serveuse qui veut empoisonner un banquier responsable de la mort de son mari, on déchante : en fait, Szifrón veut jouer les punks et foutre les aristocrates à la lanterne, mais il est bien trop petit bras, et dans l'écriture et dans la mise en scène, pour même décapsuler une bière avec les dents. Faute de vrais personnages (réduits à des ombres grimaçantes), faute d'imagination (les histoires tombent à plat), faute d'oeil (le tout est affreusement monté et filmé), il ne livre que de timides attaques contre le système, qui s'en remettra sans problème. Ce n'est pas faute de tirer tous azimuts pourtant : bim l'institution du mariage (dans l'insupportablement long sketch final, minable), paf la bureaucratie, bam les gros cons qui roulent comme des malades sur les routes de campagne... A chaque fois, le film ne sait utiliser qu'un filon, celui de la surenchère à tout prix, et c'est trop court pour raconter quoi que ce soit, à part qu'on est tous des cons hideux. Pas faux, mais on peut nuancer. Un seul sketch est au final intéressant, le plus calme, où la famille d'un chauffard use de stratagèmes moralement ignobles pour tout mettre sur le dos d'un brave employé de maison. Là, quand il est question de secrets d'alcôve, d'arrangements douteux et d'humiliation sociale, Les Nouveaux Sauvages se met enfin à avoir du sens, et trouve du coup une forme un peu plus regardable. Sinon, rendez-nous Dino Risi.

urrrl

Commentaires
P
Assez d'accord dans l'ensemble, par contre le film est argentin, pas espagnol ;)
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C
Ratissez plus large, daniel(k)a: ils n'aiment pas beaucoup le cinéma anglais.
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D
Je trouve que vous n'aimez pas beaucoup l'humour anglais.
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