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21 décembre 2014

LIVRE : Le Roi Arthur et ses preux Chevaliers (The acts of King Arthur and his noble Knights) de John Steinbeck - 1976

987028leroiarthurIl est bon de se replonger de temps en temps dans ces bonnes vieilles légendes médiévales. Comme l'ouvrage est en plus signé Steinbeck - son ultime œuvre apparemment -, raison de moins pour s'en priver. La première bonne chose, c'est que l'ouvrage n'évoque pas la recherche de ce putain de Graal ce qui est généralement le gros point focal de ce genre de récit. Steinbeck semble plus intéressé par nous conter toutes sortes de quêtes (celles de Balin, Balan, Gauvain (mon favori, celui qui perd de la force alors que le jour décline : je suis enclin au même problème : ma résistance à l'appel du pastis devient vaine quand le soleil se couche), Yvain...) : il est forcément question de moult combats et de diverses aventures en forêt, jusque-là normal... mais ce qui fait la particularité de la chose, sans doute, c'est de s'intéresser autant aux rôles des femmes dans ce monde de preux chevaliers mâles. Qu'elles soient perfides magiciennes (terrible ce gang des quatre reines...), simples pucelles un peu chieuses ou dames de bonne extraction, elles ont une influence considérable sur nos pauvres hommes qui ont souvent l'air de simples marionnettes équipées d'un grand bâton (...) pour faire chuter d’autres marionnettes. Même Merlin, putain Merlin, finit par se faire berner (lui qui savait pourtant, bien à l'avance, qu'une "bécasse" le mènerait par le bout du nez) par une donzelle : elle lui extorque non seulement tous ses sorts mais, en plus, elle finit par lui en jeter un, le laissant comme un couillon enfermé dans une caverne - il y est d'ailleurs sans doute encore, le pauvre. Seul Lancelot, amoureux platonique de la Reine, parvient à ne pas tomber dans toutes ces petites amourettes piégeuses : il est certes au service des dames mais dès que le service est rendu, il n'y a pas d'après-vente, même pas un petit baiser pour la route. Le type est droit dans ses chausses, a les mêmes œillères que son cheval vis-à-vis de la gente féminine, reste stoïque... Jusqu'à ce que, oui, je sais, il finisse, sous le coup d'un maudit sort, par tomber dans les bras de la reine... mais comme le récit s'achève là, notre gars Lancelot, parmi les chevaliers, est l'un des seuls à garder la tête haute par rapport à tous ces petits compromis sexuels peu reluisants... Steinbeck écrit sec, direct, sans fioritures romancées inutiles, et la lecture de son "adaptation" des grands maîtres médiévaux est ma foi des plus agréables. Des sorti-lèges et des hommes-liges.

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