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7 décembre 2014

Prince sans Amour (Paid to Love) (1927) de Howard Hawks

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Voilà une petite gâterie hawksienne muette qui, si elle déroule un scénario prévisible, n'en recelle pas moins de jolis moments érotico-féminins (oui, ne vous emballez pas non plus, dès qu'il y a un plan serré sur des jambes de femme, je trouve le film érotique... donc là comme il y en a trois, c'est limite « carré blanc »... - pour ceux nés au XXème siècle). Je tente de simplifier au niveau du pitch : un Ricain veut prêter de la thune à un vieux roi méditerranéen ; seulement, pour être sûr que cette monarchie soit viable et populaire, il faut que le fiston (jusque-là uniquement passionné d'automobile) se marie. Les deux vieux partent en quête d'une donzelle à Montmartre et trouve la perle : celle-ci doit réveiller l'ardeur viril du gars ; ce dernier devrait ensuite chercher chaussure à son pied parmi les gens de sa classe... Bon, bien sûr, cela ne se passe pas comme prévu. Le cousin du prince, dragueur comme pas deux, se fait passer pour l'héritier et chauffe la gorette (qui fait son job, jusqu'à une certaine limite) et le vrai prince, qui se fait passer pour un simple garde royal, tombe amoureux de la gorette - et réciproquement... Quand il est mis fin aux divers quiproquos, reste un problème de taille : le prince ne peut se marier avec une fille qui n’est pas de son rang... Enfin, quoique...

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Il est de petits instants rigolos : les deux vieux qui profitent de la moindre occase pour trinquer (on s'identifie alors facilement à ces deux vieux grigous), la mise en scène qui a lieu dans ce petit bar de Montmartre dès que les touristes ricains débarquent (il faut du typical, bordel, du typical : les apaches se font soudainement rugueux, les danses deviennent collés serrés et les femmes armées d'un couteau sont forcément fatales : du real, du pure, du brutal feints... Montmartre est déjà pourri par le tourisme...) ou encore les tranches de rires des deux vieux quand ils voient que leur subterfuge marche à merveille... Il y a de petits instants planant qui fleure bon l'érotisme vintage : les servantes (et ces fameux plans sur leur jambes et sur leurs chaussures à talon dont on finit par percevoir mentalement le bruit) qui se retournent dans les couloirs au passage du cousin (qui mate la donzelle à son tour - ne jamais rester seule dans la cuisine…) et du prince héritier (qui lui, candide, reste de marbre), la Dolores qui embrasse à pleine bouche son garde/prince (l'un des gros plans sur elle quand elle ouvre puis referme les yeux est super bath comme dirait mon père si je l’avais connu jeune !) ou encore (le top du top…) la Dolores qui se déshabille (elle pense qu'elle est seule) sous les yeux avides du cousin qui épluche délicatement sa banane (je ne vous fais pas un dessin... mais je balance quand même le photogramme tant la scène est édifiante !).

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Chez Hawks, il y a toujours ce sens impeccable du rythme et de la mise en scène (rien que le plan séquence quand Dolores arrive épuisée, la toute première fois, dans la maison du prince vaut le visionnage) qui permet à la chose de rester en bouche malgré quelques petites baisses de tension - un peu lourd le cousin... mais il en sera pour ces frais. Bref, payer pour voir, vous ne le regretterez point (ah, ces coquines de Françaises, quand même, qui n'ont pas froid aux yeux avec leur poignard glissé dans la jarretière... Toute une époque...)

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Howard, ô désespoir,

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