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1 décembre 2014

Par la Porte d'or (Hold back the Dawn) (1941) de Mitchell Leisen

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Un film avec Olivia de Havilland, Paulette Goddard et une apparition de Veronika Lake (non starifiée yet) ne peut pas être foncièrement mauvais. Au centre de l’attention des deux premières actrices citées, on retrouve the French lover de base, Sir Charles Boyer. Notre ami Charles endosse le rôle d’un parfait salaud : en France c’est la guerre et il cherche à se barrer aux Etats-Unis ; comme il fut impliqué dans un scandale avec une Ricaine (notre gars est un gros tombeur), il cherche à rentrer aux States par la petite porte. Il se rend donc d’abord au Mexique mais apprend qu’il doit patienter huit ans avant d’avoir le sésame. Un seul raccourci est possible : mettre le grappin sur une Ricaine ; il jettera son dévolu sur la gentille Olivia, naïve maîtresse d’école. Un mariage à la sauvette - le Charles sait y faire - et seulement quatre semaines d’attente avant de voir les portes s’ouvrir. Olivia retourne aux Etats-Unis et laisse le temps au Charles…  pour roucouler avec Paulette, la danseuse qui l’accompagnait naguère sur scène (elle s’est elle-même mariée avec un Américain par le passé pour franchir la frontière). Le plan est crapuleux (pauvre Olivia, toute transie d’amour et roulée dans la farine) mais le Charles n’est pas non plus à l’abri d’une surprise : non seulement les hommes de l’émigration veillent… ainsi que Cupidon.

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Olivia avec son regard tout humide tirerait des larmes à un cocker, la pimpante et croustillante Paulette (mmmmh) vous ferait réfléchir à la solidité de votre mariage et le Charles a un timbre de voix tellement sucré qu’il serait capable de prendre dans ses filets toute une ruche féminine. Un trio classique avec la tentatrice au sourire carnassier, la jeune fille rangée aveuglée par l’amour et un séducteur sans foi ni loi. Seulement, seulement, le Charles n’est pas à l’abri d’une petite fissure dans son cœur… Lorsqu’il voit son Olivia sortir de l’eau comme une nymphette toute fraîche ou lorsqu’il observe la dévotion dans le regard de sa mie alors même qu’elle se recueille dans une petite église mexicaine (jolie petite parenthèse au sein du film, the romantic moment), notre gars a du mal à rester de marbre. Le Charles s’humanise au contact de cette jeune femme dévouée ; il finit ainsi par prétexter une luxation à l’épaule pour ne pas « coucher » avec celle qui est dorénavant sa femme - sachant qu’il devra normalement la lourder dans la foulée : superbe plan que celui où l’Olivia apparaît couchée dans le rétro (il doivent dormir dans leur voiture dans ce fameux petit village mexicain -  ah oui, il y a aussi le fameux coup des olives… c’est traître une olive quand on y songe mais passons…) : Charles jette un coup d’œil furtif dans ce miroir tentateur - la belle est alanguie, les cheveux défaits - mais l’on devine qu’il s’y voit surtout comme un bel enfoiré : il ne cède point, du coup, à la tentation - c’est tout à son honneur et le début de sa rédemption…

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Leisen a du mal à faire souffler un vrai vent de folie au sein de sa « comédie dramatique amoureuse ». Les personnages sont bien dessinés, chacun dans sa case mais l’on sent que la chaleur du Mexique et la nonchalance du Charles engluent un poil le rythme de l’ensemble. Heureusement, il y a quelques beaux moments (l’escapade du couple au fin fond du Mexique) et une confrontation qui donne tout son sel (la téquila n’est jamais loin) à la chose : Olivia et Paulette finissent par se rencontrer et les deux vont se livrer à une petite discussion des plus chafouines. Seulement Paulette fait un peu trop la maline et risque de tomber la première dans la ravine… Face à elle l’Olivia fait courageusement front et montre que le pigeon de l’histoire vole loin au-dessus de ces deux piètres opportunistes. Une jolie petite morale et un film capable de faire passer quelques (trop rares) frissons. Le trio vaut tout de même à lui seul le détour (mexicain)…

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