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10 octobre 2014

LIVRE : Photos volées de Dominique Fabre - 2014

photos-volees-fabreSi vous avez 58 ans, que vous êtes chômeur en fin de droit, sans compagne ni enfant et avec aucun espoir d'avenir, cet ouvrage est pour vous : en fin de lecture, il vous suffira de prendre une allumette et de vous immoler par le feu en brûlant cet ouvrage enfoui sous votre chemise. Vous avez eu une vie de merde, autant y mettre fin. Bon, ok, je noircis un peu le tableau. Reconnaissons tout de même que ce n'est pas le bouquin de la rentrée le plus gai. Dominique Fabre suit donc la trajectoire d'un homme gentiment mis au rebut par sa boîte et qui se retrouve soudainement face à lui-même 24h sur 24. Son seul réconfort, ce sont les photos qu'il a prises tout au long de sa vie : il y retrouve nostalgiquement quelques instants de grâce qui rendent encore plus douloureux le présent. Alors oui, certes, tout n'est pas totalement merdique. Il possède encore une poignée de vieux amis qu'il voit encore de temps en temps lors de longues soirées un peu tristes, il fait la connaissance d'un type débrouillard qui l'amène dans ses petites combines (du matériel "tombé du camion" qu'ils convoient et sur lequel ils prennent des commissions) ou encore d'une avocate avec laquelle un embryon d'histoire d'amour tente d'éclore. Tout n'est pas désespéré, désespéré... Et puis il y a ce jeune couple d'un ptit bar de quartier qui lui propose d'exposer ses photos - non, tout n'est pas complétement perdu. Mais tout de même, on ne peut pas dire que Fabre aime à se faire le chantre de la joie de vivre. Certes, lancerait l'ami Gols jamais à court de répartie, c'est souvent les ouvrages les plus noirs qui finissent par paraître de vrais diamants bruts. Bon. Tout le monde n'est pas Miller, ni Calaferte, ni Selby, hein. Le problème, c'est qu'on ne peut pas dire non plus que l'écriture du gars Fabre soit des plus séduisantes. Des phrases souvent juxtaposées, qui aiment à jouer du style indirect libre et qui souvent passent d'une situation à une autre sans qu'il soit toujours évident de suivre immédiatement le raisonnement, la logique. D'où une lecture, surtout dans la première partie (on finit par s'y habituer par la suite, sans forcément y prendre goût...), un peu "heurtée" ; on avait déjà du mal à vraiment se passionner pour cette bonne vieille petite vie de merde à l'heure des bilans, l'écriture de Fabre ne nous aide pas vraiment à apprécier les méandres de ce récit guère original et un peu poussiéreux - rah la société française, ma bonne dame, tout part en quenouille... Bref, vous l'aurez compris, autant avoir une grosse patate avant d'attaquer la chose. A la fin du récit vous saurez au moins ce qui vous attend en fin de carrière si vous continuez à vous mettre des oeillères... Des photos au final légèrement sépia et un récit qui n'a de modianesque que le titre.

Commentaires
S
On est deux, hein, je vous rassure, Flop.
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F
Déjà lu?
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