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10 septembre 2014

Destination Tokyo (1943) de Delmer Daves

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Premier film de Daves qui doit se faire la main avec un bon vieux film de propagande mais qui s'en sort, déjà, avec les honneurs. Après une scène d'ouverture avec une caméra aérienne des plus virevoltantes - petite visite des bureaux du Gouvernement toute en souplesse -, il est clair, qu'une fois dans un sous-marin (oui, c'est un film de sous-marins), les possibilités d'avoir une caméra ultra-mobile sont plus limitées.  Reste, alors, à compter sur les acteurs, et Daves dispose d'une belle brochette (certains devenant ensuite des fidèles) : Cary Grant en Commandant ultra vaillant (Grant mime à la perfection aussi bien l'inquiétude de se prendre une mine que celle de découvrir un truc chelou dans le viseur de son périscope : on dirait que le gars a fait cela toute sa vie - il est simplement bon, le gars), Garfield en dragueur insatiable (fantasme ou réalité ? Il s'impose en tout cas comme le grand conteur de l'équipage), mon pote Dane Clark en vengeur habité par l'ombre de la mort (il parle moins que d'habitude, mais il est très bien le garçon), l'incontournable Alan Hale en cuistot, John Forsythe (parfaitement) dans l'un de ses tout premiers rôles et j'en passe - on apercevra également Faye Emerson subrepticement, histoire de glisser l'image d'une donzelle dans cette histoire d'hommes (en guerre). La première heure et demi est gentillette, nous permettant surtout de faire connaissance avec l'équipage. Daves y va vraiment mollo au niveau des scènes d'action - une attaque en avion par des Japs aux abords du Groenland, une entrée dans la port de Tokyo en loucedé - mais comme les effets spéciaux sont vraiment meuh-meuh, on ne fait pas trop la fine bouche.

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Dans la dernière demi-heure, avec le débarquement de trois hommes sur la côte nipponne, on se dit que ça va enfin chauffer ! Ben pas trop, en fait. L'épisode (et c'est toute à la gloire de Daves) finalement le plus crispant est celui avec ce soldat qui trouve le moyen, le con, de faire une crise d'appendicite dans le sous-marin. Comme il n'y a à bord qu'un infirmier, autant dire que les gouttes de sueur s'accumulent sur le front de tout un chacun : sans opération, il peut tenir deux jours, avec l'opération... euh, je n'ai jamais opéré, voyez ? Là encore Grant se montre parfait en figure paternaliste rassurante et la séquence du passage sur le billard illustre à la perfection cette idée que la confiance des uns envers les autres constitue la base de la réussite. This is America. Rien à voir ces traîtres de japs qui entraînent leurs enfants dès l'âge de cinq ans à manier le couteau - d'où la nécessité de libérer cette île pour que les petits nenfants nippons aient un jour une réelle enfance... C'est beau, les discours ricains, on en pleurerait. Vers la fin, on a enfin droit à nos explosions en tous azimuts, le sous-marins de nos hommes étant méchamment chahuté par des Japs très très colère. Mais l'essentiel, disais-je, est ailleurs avec, entre ces quelques phrases propagandistes pour la galerie et ces bombes qui font vroufff, ces petits liens amicaux qui se tissent : nos hommes, avec chacun leur ptit défaut, sont capables d'évoquer n’importe quel sujet de discussion avec tolérance et respect (le rôle de la prière for example). God bless them. Daves, lui, apprend le métier en attendant des jours meilleurs, the end of the war.

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