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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
8 mai 2014

Tom à la Ferme (2014) de Xavier Dolan

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Il y a indéniablement quelque chose d'intrigant, de troublant (la très belle musique originale de l'éternel Gabriel Yared), d'hitchockien même (des champs de blé à la figure castratrice de la mère) dans le quatrième tome de Xavier Dolan. Un blondinet débarque au bout du monde pour l'enterrement de son "ami" (Dolan mime très bien les guillemets). Il comprend vite qu'il va devoir fermer sa gueule (grosse pression du frère du défunt) quant à la nature de ses relations avec son "ami" face à la mère d'icelui. L'ami Tom tente de s'échapper de cette famille torve mais va vite se retrouver pris au piège : une étrange relation va alors se nouer entre l'homophobe brother et le Tom charmeur...

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Certaines séquences ont leur petit pouvoir d'envoutement (ces plans aériens sur cette campagne canadienne, cette course-poursuite dans le champ de blé qui coupe comme un rasoir, ce tango impossible dans la couleur orangée d'une grange...) mais on a tout de même un peu de mal à véritablement s'attacher à ces personnages sans grand relief : un farmer pas très gentleman et brut de décoffrage, un blondinet aux yeux fatigués un peu tendre, une mère aux cheveux cendrés tour à tour dominatrice (avec son fils) et par trop souriante (avec ses "invités"). Un "lourd secret" se cache au sein de la family (on regarde un peu sa montre en attendant "the" révélation dans le dernier quart d'heure) qui devrait finir par expliquer le pourquoi de toutes ces tensions palpables dans la contrée et l'énigme du brother-farmer. Mouais, rien de bien surprenant au final... Le personnage de Tom tombe un peu trop facilement dans le scénario/panneau (mais casse-toi bon sang, même à pied...) et mettra un temps fou à véritablement ouvrir les yeux devant cette famille de psycho(se)pathes - oui, il y a même la scène de la douche, c'est pour dire (moins sanglante, certes...). Dolan nous la joue qui plus est de bout en bout "personnage aux éternelles allures de chien battu" et on en vient forcément à regretter qu'il se mette ainsi "complaisamment" en scène (il est trou du cul du monde mais il a quand même un sacré coiffeur : Xav dit l'art de la coiffe...).

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Le réalisateur canadien fait heureusement pédale douce sur les ralentis (un ou deux mais fugaces...) ou sur les chansons "à texte" (jolie chanson initiale dans le char de Tom, terrible song que celle de l'enterrement-karaoke...) allégeant quelque peu son univers habituel pour faire un peu plus film de genre. L'enfant terrible (et tatoué) du cinéma canadien tente d'ouvrir d'autres pistes (c'est bien...) mais les allures et les poses du gars Tom himself finissent par faire quelque peu oublier le fond de l'histoire elle-même. Du coup le petit côté thriller de la chose tombe un peu à plat - comme un joli brushing sous la pluie pour continuer la métaphore filée capillaire. Je reste mi-figue mi-figue comme qui dirait devant ce nouvel opus (dont on pourra noter un inquiétant clin d'oeil (certes involontaire) à Bernie) qui laisse sur sa faim, pour ne pas dire sur la paille. Hitch is a master, hein, petit Dolan a encore du chemin à faire.

Commentaires
C
Vous avez raison. Que ce Dolan soit mignon, narcissique et auto-centré, on n'en a vraiment rien à foutre et on va voir un Hawks ou un Bunuel et ... merde à Dolan !
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B
Bon voilà, c'est dur mais vrai. On se doit de lutter contre les médias qui ont adopté la bonne bouille de Dolan pour leurs magazines en papier glacé. Il est jeune, c'est dur mais juste. Son "discours" à Cannes était accablant d'égotisme, rien de ce qui était au-delà de 10cm de son nombril ne comptant. Comment peut-on se ridiculiser ainsi sur une scène sans se faire siffler, et se ridiculiser cinématographiquement, son dernier film étant très médiocre. On dirait qu'il fait un concours d'hystérie avec Maïwenn. Pourquoi ne dit-on pas à ces petits jeunes qu'ils ne sont pas de bons cinéastes, tout simplement ?..
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P
Le pire dans tout cela c'est qu'au Québec les budgets pour le cinéma sont très, très restreints. Alors quand on doit chaque année en prendre une part importante pour financer les «expériences ciné» de sir Dolan, imaginez la grogne des vrais cinéastes qui doivent passer leur tour..<br /> <br /> <br /> <br /> Petrus
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B
Il a raison, le Gols. A regarder des bouseries canadiennes, y a de quoi y perdre sa prunelle, tu m'étonnes, tiens.
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G
Bah de vagues souvenirs de ses deux précédentes bouses, peut-être, eheh. Bon, trêve : content de te revoir on board, fiston, même avec une vision en mono. Shangols sans Shang, c'était un peu comme Shangols sans Gols, comme dit Confucius.
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