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29 mars 2014

La Légende de Zatoichi (vol. 12) : Voyage en Enfer (Zatoichi Jigoku tabi) (1965) de Kenji Misumi

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Il est toujours aussi malin l'ami Misumi : on pense qu'il va s'agir d'un épisode sanglant de la saga avec moult combats nocturnes dans les herbes hautes - et les samourais traquant Zatoichi léchant leurs plaies au clair de lune - et bien point. Misumi multiplie les personnages, entrecroise les fils narratifs, jusqu'à ce que toutes les pièces du puzzle (ou du jeu d'échecs) finissent par trouver leur place dans le récit (ou sur l'échiquier). Notre masseur va ainsi croiser une bande de bras cassés que l'on retrouve à ses trousses tout au long du récit (classique), un mystérieux samouraï joueur d'échec, un frère, sa soeur et son servant en quête de vengeance, une jeune femme (dont le mari a été assassiné) et sa petite fille... Zato fait le lien entre tous, aidant forcément les uns, devant forcément finir par tuer les autres. Il faut juste choisir son camp...

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Parmi les belles choses de ce volume 12, la relation qui se noue entre Zato et la chtite atteinte du tétanos (le merci de celle-ci foudroie notre homme en plein coeur) ainsi que celle entre notre masseur nostalgique et la mère de la petite malade ; cette dernière réveille des souvenirs enfouis dans le coeur de notre masse aveugle : elle a le même grain de beauté et le même prénom que l'ancien amour de Zatoichi, elle est prête à se donner à lui mais notre homme qui se sent sali (trop de sang sur les mains), qui se sait solitaire, n'est pas du genre à se laisser aller à la romance... La gracieuse Tane (Kaneko Iwasaki) s'offre à lui, fait table rase de ce qu'elle pourrait reprocher à notre héros mais ce dernier ne cède point... Pourtant tout au long de l'épisode, quelques failles apparaissent dans la cuirasse de Zatoichi. Une partie de dés où il merdoie bêtement (qui fait le malin perd le coup de main), un paquet précieux qu'il est à deux doigts (littéralement) d’oublier, un doigt qu'il est à deux ongles de perdre, un pied qui glisse à plusieurs reprises... On sent que notre homme est sur la corde raide et qu'il serait peut-être temps pour lui d'arrêter d'errer, de se caser, de se la couler douce - les scènes de bain sont d'ailleurs très rafraîchissantes... Mais est-il vraiment maître de son destin (je serai tenté de dire non vu qu'il reste 14 épisodes) ? Lors d'une bien jolie balade champêtre (la merveilleuse partie d'échecs jouée totalement à l'aveugle... ça me rappelle toute une époque...), au détour d'un virage (...), Zatoichi va devoir trancher (tuer ses ennemis ou non, suivre ses amours ou non...) : l'on assiste alors à un concentré de son art, de son sens de l'honneur, tout en révélant son incapacité à céder à toute forme d'affection. Car le masseur est avant tout un marcheur que rien ne peut arrêter, ni les sabres de ses ennemis, ni les larmes de ses proches. Zatoichi est un zombi affectif et Misumi un des incontournables piliers de la saga.

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