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10 mars 2014

Rudo et Cursi (Rudo y Cursi) de Carlos Cuaròn - 2008

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Une histoire de frères ennemis pour la première réalisation du frère d'Alfonso Cuaròn, qui a toujours été un peu dans l'ombre de ce dernier, mmmm mmm, du boulot pour le docteur Freud, ça. Cela dit, le travail de Carlos est assez éloigné de celui d'Alfonso, puisque là où ce dernier se montre pro, rigoureux et ambitieux, le premier est victime d'un relâchement et d'une absence de rigueur qui gâchent complètement le film. Passons sur le festival de micros pris dans le champs, on imagine que le perchman a dû changer de boulot depuis, et puis c'est tout ; ça brouille complètrement la vision du film, mais ce n'est qu'un symptome de l'amateurisme agaçant de cette toute petite chose. Ce qui est plus dommageable, c'est que ce je-m'en-foutisme se retrouve à tous les postes, du scénario à la photo et de la direction d'acteurs au montage.  Cousue de fil blanc, la tramette raconte le destin de deux frangins concons-mais-si-attachants, tous les deux bons joueurs de foot, et qui vont se retrouver à jouer l'un contre l'autre le Grand Match de la Vie, comme dirait Nicolas Hulot : l'un pris dans son amour pour une bimbo intéressée, va voir sa carrière chuter peu à peu ; l'autre, enfermé dans les dettes de jeu, va s'enfoncer dans une spirale louche. Ce jusqu'au climax du film : un penalty de l'un contre l'autre, dont le résultat sera décisif pour eux.

2009_rudo_y_cursi_007

Même si je m'intéresse au foot comme aux moeurs du marsouin (c'est-à-dire peu), je me sentais quand même en droit d'attendre du bazar un talent pour filmer le sport. Que dalle : Cuaròn, premier échec, ne sait jamais rendre l'énergie, le suspense des matchs, et échoue du coup à rendre "tragiques" les destins qui se jouent sur le terrain. Mal dirigés, les acteurs ne sont pas crédibles en joueurs professionnels, et on dirait que tout se passe dans la cour de récré de mon collège. Mais de toute façon, deuxième échec, les personnages, réduits à quelques clichés et quelques grimaces, ne sont jamais attachants, et on se fout à peu près complètement des minuscules incidents de leurs biographies. Très au-dessus d'eux, Cuaròn les juge avant de les regarder, nous obligeant à nous tenir de son côté du manche : chez les ricaneurs. Il charge la mule de la caricature, cachant sous des dehors de comédie façon "italienne" un mépris clair pour les caractères qu'il filme. Gael Garcia Bernal tente pourtant comme il peut de rendre son petit loser plus épais que le scénario ne l'exige. Mais il est bien seul à se débattre dans cette comédie cynique et pas drôle. Seules quelques "punchlines" assez bien senties (Cuaròn est bon pour écrire les insultes) sauvent l'ensemble du marasme. Non, même pas du marasme, juste de l'indifférence totale, ce qui est pire. Voilà un film complètement inutile et banal.

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