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14 février 2014

Ilo Ilo (2013) d'Anthony Chen

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Voilà un petit film qui me tentait bien a priori ; je n'irai pas jusqu'à dire que je suis déçu mais voilà encore un film qui échouera à rentrer dans le top 10 2013 (je clos la liste dans 8 ans) pour peu que cela ait un semblant d'importance. Il s'agit donc d'une chronique douce-amère d'une famille singapourienne, chronique plus amère que douce tant cette petite famille enquille les emmerdes : à ma droite le père, ex-vendeur de lunettes incassables cassables et petit actionnaire aussi doué que moi en investissement (je suis encore à la Caisse d'Epargne, ce qui devrait suffire à résumer l'essentiel de mes ambitions financières) ; il mène une vie pathétique de gardien de nuit... d'oeufs, obligé de fumer en cachette sur le palier suite à une vieille promesse de mariage faite à sa femme ; à ma gauche la mère, enceinte jusqu'aux canines du second moutard et adepte d'un raconteur de salades (genre « venez à mes meetings pour croire en vous ») qui ressemble à C. Jérome en plus jeune et en plus asiatique ; elle mène une vie pathétique, étant notamment en charge dans son fabuleux travail de bureau de rédiger les lettres de licenciement ; au centre le fiston, tellement tête à claques qu'on le souhaiterait à son pire ennemi, têtu, violent, voleur, menteur : un ptit con en puissance. C'est dans cette ambiance qui respire le bonheur que débarque la jeune Teresa, jeune philippinos prête à tout pour arracher quelques dollars singapouriens à ce territoire qui respire la tolérance et la joie de vivre. Elle doit couvrir les conneries du père, ne pas trop faire d'ombre à la mère et surtout gérer toutes les conneries du bambin. Un vrai boulot de merde, quoi.

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Alors oui, introduit comme cela, le film semble respirer la tristesse par tous les pores. Seulement vous vous doutez bien que là-dedans, il y aura plein de petites pointes de complicité : c'est surtout entre le gamin et sa Mary Poppins facile à tagaloguer que ça va se jouer. Certes elle sent qu'il va lui mener la vie dure mais elle sait aussi qu'à cet âge il ne faut encore désespérer de rien et qu'un gamin ça se gagne à l'usure. Comme il n'est pas vraiment gâté au niveau de ses parents très occupés par leur propre mal-être, elle va peu à peu se "substituer" à eux, pour le pire (assumer ses conneries) et le meilleur (c'est mignnnnnnnon comme tout ces connards de gosses quand ça veut). Bref, parmi ces petits coups bas de la vie, il y a encore la place pour quelques sourires volés, quelques petits plaisirs, un soupçon d'affection.

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Chen nous immerge dans cette famille lambda en parsemant son film de petits indices qui trouvent leur explication quelques pages (ou photos, c'est pareil) plus loin (l'émission à la télé sur les oeufs, le cadeau du gamin, le travail du père). On est dans le bon vieux film néo-réaliste et familial à la sauce soja où tout est filmé à hauteur d'être humain : on découvre les petites joies, les petites peines du quotidien pouvant toujours au passage s'identifier aux difficultés comme au verni de bonheur de ces petites gens d'un autre continent. Une chronique "humaine" en un mot (maid philippine, je ne vous conseille quand même pas) qui demeure une très honnête et mignonne caméra d'or.

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