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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
4 février 2014

Courts métrages (2008-2009) de Hal Hartley

A / Muse (2009)

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Une aspirante actrice (Christina Flick, grande gigue ultra fine) part à la recherché d’un cinéaste américain génial (cela exclut Hal) qui aurait pris ses quartiers à Berlin. Elle le traque au théâtre, au resto où il a ses habitudes, en vain (je sens que déjà vous êtes accroc). Apparemment, il est reparti outre-Atlantique.  Elle décide donc de lui écrire une bafouille (ça prend bien la moitié du court, soit cinq minutes) auquel il va laconiquement répondre : désormais, notre génial cinéaste, bluffé par le design européen, importe des fenêtres aux States… S’en suivra une ptite saynète comique où l’on croit que notre amie allemande va se suicider, eh bien nan, elle essaye juste la fenêtre. Hal aime toujours à tenter ses plans décadrés qui font genre, filme son actrice en long, en large et en travers (elle a un peu du mal à tenir dans la cadre : c’est tout le problème du cinéma allemand qui devrait faire du scope vertical), s’essaie au regard / caméra et semble affreusement en manque d’inspiration (un pseudo-gag). Allez, on s’accroche.

Implied Harmonies (2008)

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Projet ambitieux que celui de l’ami Hal puisqu’il met en image (sur de multiples écrans) un spectacle d’opéra (La Commedia de Dante). Ce court retrace le montage du projet avec différentes interviews du compositeur, des acteurs, de Hal lui-même… De larges extraits de ce work in progress  sont proposés mettant en lumière la complexité d’un tel spectacle (orchestre + acteurs sur scène + montage vidéo) et surtout la difficulté à « harmoniser » les différentes visions que les artistes peuvent avoir sur le projet (notamment les couples compositeur / cinéaste et compositeur / chef d’orchestre). Quelques images au final de ce spectacle donné à Amsterdam - qui s’est fini par une petite échauffourée pour l’ami Hal (une ptite anecdote pour la route) qui n’a pas à rougir de certains de ces plans (le combat de femme sur la plage ou les images du baiser sur le bateau) ; lui resterait-il encore un peu sève ?

The Apologies (2009)

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On est dans le pointu avec une jeune femme qui répète quelques lignes de Der Tor und der Tod du gars Hugo von Hofmannstahl ; Hal Hartley tente une petite historiette en fond : la jeune femme squatte l’appartement d’un  type qui l’a prévenue que son ex-girlfriend viendrait récupérer  une valise… Ce sera chose faite sans même que les deux femmes se croisent. Une mise en scène, euh, spéciale avec un texte joliment susurré non loin d’un micro et une séquence tournée à même le sol… dans les toilettes (on sent que Hal Hartley a mis à profit toutes les pièces de cet appart berlinois)… Le problème de ce cinéma-là, c’est qu’il n’y a plus aucune interaction entre les personnages - ce qui donnait par le passé un peu de verve et d’humour à ces micros œuvres. Là, reconnaissons qu’on est  dans la prise de tête un peu masturbatoire…     

Adventure (2008)

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Hal Hartley, décidément jamais à court d’idées, filme ses vacances (eh oui, môssieur) avec sa compagne nippone et évoque ce que fut par la suite leur séparation (elle se concentrant sur ses créations de mode, lui se branlant la nouille à Berlin - ah ben si, soyons franc). C’est un peu chiant comme un film de vacances mais monté tout de même avec une certaine délicatesse - c’est joli ces petites phrases introductives pour résumer un lieu, une rencontre, une interview.  On découvre donc en vrac les créations de sa douce, ses parents, l’endroit où elle donna son premier baiser, ou encore quelques images volées lorsqu’elle dort ou s’habille (pour les fans de chez fan, un film résolument collector…). Hartley capte tout de même dans ce film de vacances en forme de tour du monde fashion (Tokyo, New-York, Istanbul, Amsterdam, Berlin) quelques vues inspirées (ce plan d’un minou, d’un vieux bâtiment turc ou celui de sa compagne descendant un escalier) - on glane ce qu’on peut au passage... On voit bien que le penseur Hal tente d’élever le débat avec ces interviews sur le ressenti de chacun (le retour aux sources, le voyage, leur séparation) mais cela ne va quand même pas bien loin…

Accomplice (2009)

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Attention là je crois qu’on est dans l’instant culte : Hal Hartley rend hommage à Godard… Ouais sur trois minutes, mon gars. Ambiance de mission secrète, plan lourd de sens que celui de ce bar américain nommé Les Copains en plein Berlin et puis une interview en anglais de Godard - sortie d’où, mystère. Une question pointue du journaliste (en quoi Godard joue-t-il sur l’attente des spectateurs en résumé) et une réponse… à une autre question -  ou plutôt une réponse à la Godard - qui part dans cette idée que tant qu’il aura deux trois potes, il pourra toujours faire un film (qui, dit-il de façon lucide, ne lui vaudront sans doute point un Oscar : il ne prend pas de risque). Hal sait ce qu’il doit à la Nouvelle Vague, of course. Bon, on finit au moins sur une note sympa et légère… 

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