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26 janvier 2014

Les Yeux du Témoin (Tiger Bay) (1959) de J. Lee Thompson

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Un ptit film anglais avec gamin, c'est une thématique qui n'est pas forcément mauvaise. Bénéficiant d'un noir et blanc classieux de la fin des sixties, le film de J. Lee Thompson (réalisateur du grand Cape Fear - le vrai) nous emmène en terrain glissant avec une jeune gamine, témoin d'un meurtre, qui va s'attacher au jeune meurtrier polonais. Un assassin n'est pas forcément un sale type, of course, mais cela reste un assassin - qui plus est d'une femme (oui certes sous le coup de la colère, mais cela ne justifie pas tout). Le problème que l'on sent venir dès le départ c'est que notre jeune polonais a une belle gueule, semble se sacrifier pour son aimée qui le trompe et que tout semble fait pour que, comme la gamine, on n'est pas trop d'antipathie pour le gars. Que la gamine, rêveuse, en manque de père, fantasme sur notre assassin, cela pourrait encore se comprendre... Mais que Lee Thompson fasse tout pour mettre le spectateur dans la même barque (il a fait une tite nerreur, ce jeune homme, mais il est tellement craquant avec son regard si doux qu'il mériterait de s'en sortir, hein...?), cela est plus que discutable... Ce sentiment de départ se verra confirmer par la suite (un présumé coupable à la tronche de cake qui trompait sa femme avec la victime, un commissaire (John Mills) qui rit quand il se brûle, et notre jeune polonais tout du long en "gendre idéal" (pour peu qu'aucune arme à feu lui tombe dans les mains...) jamais le dernier pour divertir cette gamine souvent abandonnée à son sort...). Un parti pris (jusqu'au final) qui demeure méchamment tendancieux...

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Bon cela dit, même si l'on trouve ce procédé totalement putassier, tout n'est pas complétement mauvais dans cette oeuvre. La chtite fait le spectacle avec sa gouaille et ses mensonges plus gros que Pierre Menes et sa vivacité est joliment capté par l'oeil du cinéaste - belle course poursuite dans des ruines campagnardes ou encore plus tard sur le bateau. C'est elle qui donne véritablement du punch à l'ensemble, aussi bien dans cette belle amitié qu'elle tisse avec cet homme en fuite que face à ses adultes un peu coincés et ballots dans l'ensemble - elle te les mène en bateau (c'est le cas de le dire) avec une évidente effronterie. On se dit que Lee Thompson sera bien obligé de sauver les meubles de la moralité au moment du générique de fin - il est anglais, quand même - mais on tombe encore dans une image d'Epinal (genre le meurtrier courageux et héroïque) diablement manipulateur. Nan les meurtriers ne sont pas forcément des salauds finis, encore faut-il pour qu'on puisse en juger en toute sérénité, ne pas orienter à ce point le regard du public. Attendrissant, bien filmé, tendu jusqu'au bout mais un peu tortin et orienté sur le fond...   

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