Des Abeilles et des Hommes (More than Honey) (2013) de Markus Imhoof

Shangols aime le miel - et les abeilles, donc. Imhoof nous fait faire le tour du monde pour nous faire rencontrer une race qui n'est pas encore en voie d'extinction, celle des apiculteurs. Seulement le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y a api et happy : ainsi le vieux suisse jouasse à l'ancienne qui vit dans ses montagnes - mais qui est vite en berne lorsque la fumigation s'impose (un sale virus a envahie sa ruche - notez les assonances), l'américain ultra-capitaliste qui élève des ruches comme d'autres les emmerdes (et vas-y que je te mélange les ruches, et vas-y que je te fourre tout dans un seau pour mettre ensuite une tartine d'abeilles dans une nouvelle ruche : plus aucun respect pour le beau travail...), le Chinois qui se prend pour Maya l'abeille (les Chinois ont tué toutes leurs abeilles dans certaines régions, ce qui n'étonnera plus personne, et du coup, les voilà obligés de polléniser "à la main" - on les attends au tournant quand, après avoir exterminé tous les rhinocéros femelles, ils se sentiront obligés de se déguiser en mâle), le Brésilien qui a définitivement la tête en l'air (on a laissé quelques ruches d'abeilles expérimentales s'échapper du labo : vous ne les auriez pas vu, c'est facile de les reconnaître ce sont des abeilles tueuses), l'Australien qui aime à faire des expériences (en transportant les ruches sur une île déserte - sont plus rigoureux que les Brésiliens, c'est clair) sur son abeille ultra saine (l'avenir de l'abeille dans le monde ?) (...), bref on suit toute une foule de petites gens qui sont branchés abeilles et on est tout ouïe.

Si l'abeille disparaissait, l'homme ne pourrait vivre que pendant 4 ans disait Einstein. Bon ben disons qu'il lui en reste 5 à l'allure où les abeilles morflent ; on ne sait d'ailleurs pas toujours quelles sont les raisons (les produits chimiques font du mal quand même...) mais le fait est que si ça continue à cette allure, va falloir faire une croix sur le miel... et sur les fleurs... et sur les fruits... ou tout faire à la main comme les Chinois... C'est bien dommage car tout au long du reportage on s'attache à nos amis les abeilles  : ce qui est beau chez l'abeille c'est qu'elle obéit sans vraiment savoir à qui... Ca, c'est beau... De plus, l'abeille sait faire corps (l'esprit de la ruche diront les cinéphiles les plus mordants) et sait aussi faire miel (ajouteront les plus observateurs). Enfin, sa façon de communiquer en dandinant des fesses et en frétillant des ailes nous montre à quel point la petite bête peut-être maline et son sens de l'organisation est telle qu'elle ferait rêver la défense de Sochaux (...). La voix off du reportage nous apprends des infos avec une belle simplicité et c'est un peu dommage qu'Imhoof cherche à en faire un peu trop au niveau "des effets spéciaux" en filmant ses abeilles genre "caméra embarquée sur la moto abeille du devant" : un peu too much même si cela permet d'apprécier au passage le vol du bourdon - oui, nous sommes cultivés sur Shangols - et happy aussi. Tout ce que vous avez toujours....... et même si non, la chose vous rendra tout miel (le vrai jeu de mot pourri était forcément pour la fin). Interesting, deux Bzzz.