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17 janvier 2014

La Légende de Zatoichi (vol. 11) : le Maudit (Zatoichi sakate giri) (1965) de Kazuo Mori

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Un épisode qui n'apporte pas grand-chose à la légende mais où tout le monde au moins reconnaît qu'il en est une, de légende ; un épisode pour résumer et sans vouloir trop faire la fine bouche basique qui sent bon l'air marin et qui permet de nous montrer le Zato à l'un des sommets de sa solitude... Rien que de très classique dans ce récit si ce n'est qu'au départ, notre ami aveugle, lassé surement d'aider la veuve et l'orphelin pour des prunes, fait tout pour se défiler des histoires louches et suivre tranquillement sa voie. Seulement voilà, il semble destiné - c'est lui qui semble véritablement l'homme maudit de l'histoire (plus que le gars en prison) - à aider les plus démunis puis à se retrouver... tragiquement seul. Il va donc - un peu malgré lui disais-je - venir au secours d'un type condamné à mort (il l'est pour de mauvaises raisons mais vu son association avec des crapules, il vaut guère mieux qu'eux quand on y songe), aider un pseudo-moine opportuniste qui se fait (quand il se retrouve en solo) passer pour Zatoichi pour gratter de la thune et s'attirer du respect ou encore une pute tout autant opportuniste... Un épisode où la pilule est un peu amère pour notre Zato ; celui-ci, en son for intérieur, a sans aucun doute comme la sale impression que sa réputation le précède "un peu trop" et que tout est finalement bon pour profiter de son innocence et de sa bonne foi. A la fin, de toute façon, comme d'hab, notre homme devra se battre contre un village entier et laisser derrière lui un monceau de cadavres (sans jamais qu'il ait cherché la bagarre) et une poignée de faux-amis...

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L'aspect sans doute le plus réussi et le plus original de ce tome 11 vient sans doute de ces passages lyriques avec notre Zatoichi se la jouant romantique solitaire en bord de mer - notre homme découvre apparemment l'océan et le sel marin qui lui emplit les narines le laisse tout rêveur et philosophe. Sinon on a droit à sa pincée de comédie (Kanbi Fujiyama, le fameux moine, s'amuse comme un ptit fou à faire de "sales grimaces d'aveugle" comme pour parodier notre ami masseur), a à peine un zeste de romance (la pute que Zato aide, la gourmande Eiko Taki, ne semble pas vraiment au goût de notre héros), a ses incontournables petits nenfants (dont l'un apparemment bien innocent qui met Zatoichi dans de beaux draps) et a ses fameux combats "lasers" : la belle fin enveloppée dans la brume marine avec notre gars Zatoichi entouré de filets marins (il s'en sort toujours tel une anguille) et une flopée de types qui se jettent telles des baleines suicidaires sur notre sabreur (vous voulez mourir ?, tance le Zatoichi blasé, bon...) ; Mori ne semble pas un grand fan des giclées de sang semblant privilégier l'aspect chorégraphique et artistique du combat (heureusement d'ailleurs qu'il y a des zwing et des spock pour nous faire croire que les coups portent, sinon on aurait par trop l'impression que c'est un peu pour rire tous ses hommes qui se ruent sur notre masseur et tombent comme des mouches. Un petit épisode honnête. Et amer, donc.

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