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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
21 septembre 2013

SERIE : Under the Dome - saison 1 - 2013

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Sous le haut patronage de l’ami Gols, je me suis donc lancé dans cette série adaptée de King et produite en partie par Spielberg. Les deux font forcément la paire lorsqu’il s’agit d’avoir pour héros des ados qui ne savent pas trop ce qu’ils doivent faire, pas trop pourquoi ils ont été choisis, mais qui, le front bas et les sourcils froncés, vont agir pour tenter de contrer ces adultes vraiment trop bizarres voire dangereux. La séquence où il s’agit de cacher et de transporter le mini-dôme nous ramène trente ans en arrière avec la rencontre d’un certain E.T. : Spielberg n’a pas changé, il est resté un grand nenfant, des nenfants  dont il défendra toujours l’innocence… Au-delà de ce club de 4 ados qui luttent pour déchiffrer ces putains d’étoiles roses qui tombent en ligne, on est dans une configuration simple : l’Amérique a enfin ce dont elle rêvait, à savoir un dôme protecteur qui la coupe une bonne fois pour toute des menaces du reste du monde…  Oh, oh politique, isolationnisme, lance-t-on l’air de rien… Mais cette Amérique n’est plus aussi innocente qu’elle l’aurait voulu ou tout du moins qu’elle aurait voulu nous le faire croire et la menace est maintenant tout autant outside qu’inside (la tuerie de Boston ou encore hier à Washington) : Big Jim Rennie (Dean Norris qui se bat sur tous les fronts - mais on n’est pas au niveau de Breaking Bad…) joue les petits tyrans en voulant régner en maître sur cette communauté coupée du monde ; tel père, tel fils, celui-ci n’étant jamais le dernier pour commettre des exactions - avec ce kidnapping d’entrée de jeu ; ils veulent jouer les sauveurs et se révèlent généralement les plus dangereux (effrayant ce dialogue dans l’ultime épisode : « vous êtes pire qu’un criminel : vous êtes un politicien !!! » - mouais, ça fout les boules).

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D’où peut alors venir la rédemption ? De cet homme d’église totalement fourbe qui porte un sonotone comme s’il était incapable d’être réellement à l’écoute des gens - l’objet lui sera d’ailleurs fatal ? Des politiques ? On a déjà dit non. De ce Jack Bauer du pauvre, Barbie, malin comme une fouine et efficace comme une tronçonneuse sur le champ de bataille ? Ou, on est tout de même chez Spielberg, de l’au-delà ? Des extra-terrestres qui seraient là, à les entendre, pour nous protéger (de nous-mêmes… ?), pour nous remettre sur le droit chemin ?… Ils ne jouent pas encore d’orgue Bontempi, c’est au moins une nouveauté. Le suspense bat son plein dans cette série efficace, un peu facile parfois (cette meute de « gens », comme dans Lost, dont on ne sait rien, facilement manipulable et surtout bien pratique quand on veut tuer de l’humain à moindre frais - on les connaît po, pas grave, ça permet de mettre un peu d’action) et qui nous laisse pratiquement avec les mêmes questions au départ qu’à la fin de la saison. Agréable et… troublant : Lost, Under the Dome, that’s my life eheh…   (Shang - 17/09/13)

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Voilà une série qui commençait fort bien effectivement, et qui contient plein de bons moments si tant est qu'on aime l'univers mièvro-adolescent de Spielberg (ce qui est mon cas). Mais tenir sur 13 épisodes s'avère une épreuve trop difficile pour les créateurs, qui remplissent vaille que vaille la plupart des épisodes de détails inutiles et de rebondissements moisis. Total : on s'ennuie sur environ 80% du temps, regardant mollement des évènements se dérouler aléatoirement sur une situation de base pourtant excitante.

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Un dôme qui tombe sur une ville banale, enfermant sous verre aussi bien les habitants de celle-ci que les gens de passage, séparant les êtres du reste du monde, brisant des amours mais en créant d'autres, forçant des gens qui n'auraient pas dû se rencontrer à vivre ensemble face au Mystère... c'est parfait, et l'imagination va bon train pour tenter de comprendre le pourquoi de ce globe. Résolution romantique, le dôme servant à isoler des couples pour permettre à leur amour d'éclore ? Résolution apocalyptique, le dôme protégeant ses habitants d'une fin du monde, pour, je ne sais pas, laisser une trace d'humanité au milieu du chaos ? Résolution scientifique, cet aquarium géant servant à observer un échantillon d'humanité façon Loft Story ?... Franchement, j'avais environ 17 possibilités d'explications qui toutes valaient mieux que celle proposée in fine par les scénaristes, qui pour le coup ont cruellement manqué d'imagination. Le dernier épisode se contente putassièrement de préparer la saison 2 (qui sera, je vous le dis dès maintenant, la saison de trop), sans rien expliquer, ne lâchant que des indices dont on savait tout dès le départ. La belle tenue d'ensemble de la trame s'écroule par l'annonce de cette saison 2, on aurait adoré que Under the Dome se termine ici, voilà un bon exemple du travail à très courte échéance des scénaristes.

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Il y a de très belles choses dans la série, relevées par mon éminent camarade : beaucoup aimé cette confiance naïve et sincère envers l'âge adolescent, celui qui convoque le mystérieux et le magique dans le quotidien terne des adultes. E.T., oui, bien sûr, dans ce petit groupe d'ados qui sont en fait porteurs de la vérité, mais aussi dans cette description joliment dessinée des petites villes pavillonaires des USA : le confort bourgeois cache des horreurs (l'épisode du pillage des magasins), et l'humanité vue par les auteurs d'Under the Dome est bien triste. Dommage que pour la décrire, ils usent d'un manichéisme primaire : pas d'ambiguité dans les personnages, il y a les bons (le body-buildé et soûlant Barbie) et les méchants (Big Jim Rennie, joué par un Dean Norris clicheteux), là où on aurait aimé que chacun ait ses raisons d'agir. Bien aimé les apports de Stephen King à la série, cet aspect fantastique de la trame, la sorte d'effroi cachée sous le lisse de l'Amérique, l'efficacité de l'idée de départ ; mais notons aussi que les défauts de King y sont : dialogues débiles, longueurs insupportables une fois que la chose est lancée, personnages monolitiques, rebondissements réchauffés. De nouveaux personnages font de temps en temps leur apparition pour servir de chair à canon ou de remplissage à un ou deux épisodes, quelques belles idées (la station de radio et ses vigies, sorte de mise à distance façon "trisomiques dans Riget de von Trier" (voyez ?) pourrait être une grande idée, mais les scénaristes n'ont pas les glaouis de la mener jusqu'à l'abstraction) sont très vite oubliées, le monde en dehors du globe finit par être occulté bel et bien, et on s'enferme avec cette poignée de personnages sans plus ressentir à force de vie ou de passion là-dedans.

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Comme en plus la réalisation est au pire moche, au mieux fade, je me dis que la saison 2 se passera peut-être de moi, à moins que le goût de la junk-télé me regagne d'ici là.   (Gols - 21/09/13)

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