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9 septembre 2013

Une Allumette pour trois (Three on a Match) (1932) de Mervyn LeRoy

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Dans mes teens, j'ai aimé les années 80, à vingts ans les années 60, à trente, les années 40-50, voilà que je craque pour les années 30. A ce rythme-là, je vais rapidement finir par aimer à mater de vieilles photos... Faut dire que ce Three on a Match est craquant comme une allumette, sent forcément (le code Hays n'est pas passé à l'acte) un peu la poudre (adultère, femme en pleine déchéance abandonnant enfant, jeunes filles court-vêtues...) et possède une vraie petite flamme cinématographique : le film se consume en un éclair (faut dire qu'il dure à peine plus d'une heure) et nous laisserait presque coupable de l'avoir consommé si vite. Mervyn LeRoy varie les plaisirs pratiquement toutes les dix minutes (l'adolescence, les débuts professionnels, les premiers doutes... de nos trois jeunes femmes à l'affiche) en entrecoupant son récit de petits faits d'actualité pour montrer, en parallèle, les "changements" de la société (à part cette idée de crise qui, à chaque fois, est annoncée dans les journaux comme devant disparaître à la prochaine saison... eheh - depuis l'ère préhistorique la crise est bientôt finie, ne cherchez pas) : on assiste donc tout d'abord à la période ado à l'école de nos trois héroïnes (définitivement trop courte : on aurait aimé prolonger le plaisir) : il y a celle qui fait les 400 coups (Mary), celle qui est populaire (Vivian) et celle qui est sage comme une image (Ruth). Elles font des pronostics sur ce qu'elles deviendront plus tard et cela ne se dément guère, leur background social (Mary et Ruth ne venant point d'une famille aisée) ayant une indéniable influence sur leur destin... dans un premier temps. Mary tâte de l'école de redressement et deviendra actrice (Joan Blondell, des yeux ronds comme des billes), Ruth devient dactylo - tu as ton brevet avec mention et tu es pauvre : tu feras une bonne secrétaire ma fille (la toute jeunette Bette Davis toute fraîche et pimpante... malheureusement point encore star et un peu oubliée dans le scénario) et Vivian (la brunette et langoureuse Ann Dvorak) devient richissime femme au foyer avec mari avocat cossu et bout de chou à la casa. Ses deux camarades l'envient tant et plus ! Mais réussite sociale ne rime pas avec bonheur, ben non, c'est la tout le drame en question...

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La Vivian s'ennuie (notamment auprès de son mari triste comme un bâton) et ne va pas tarder à tourner en quenouille : elle projette tout d'abord de faire une croisière avec le bambin en direction de l'Europe, mais craque avant même le départ pour un gigolo - chronique d'une chute : les fêtes, l'alcool qui coule à flot, les grasses mat' crapuleuses et le pauv' gamin totalement délaissé... Le mari est à l'agonie - oui, sa femme ne prend même pas la peine de l'informer - et la chtite Mary, désolée surtout pour le gamin, décide de prendre le taureau par les cornes. Elle informe le mari de l'endroit où se trouve cette mère indigne et gagnera le gros lot : le jour où l'avocat divorcera, il se mariera avec elle (ouais, straight). Le destin est tortin. LeRoy, décidément jamais à court d'idées pour faire rebondir son scénar, nous emmène ensuite dans les milieux de la pègre : le gigolo (devant payer des dettes) kidnappe le gamin et la mafia, sentant le coup fumant, décide de prendre les choses en main ; elle fait monter la rançon - ça sent le roussi...

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Le rythme est effréné de bout en bout, LeRoy distille des séquences qui font toujours mouche : les gamines turpides, les retrouvailles amicales des trois jeunes filles à l'heure des premiers bilans (que l'on retrouve de salons de beauté en séances d'habillage "coquines"), les folles soirées vintage, les dangers du milieu avec un Humphrey Bogart, douze ans, déjà torve, les forces de police qui quadrillent la ville et la tragédie (séquence choc) qui viendra forcément clore ce récit... forcément moral. On est charmé par ces jeunes acteurs qui se la donnent et tout déçu de voir nos trois héroïnes retourner dans leur boîte soixante petites minutes plus tard... Good job, definitely, Melvyn, avec ce classique emballant des années 30.

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Commentaires
L
Et à 50 ans vous vous éprendrez du meilleur: les roaring 20's !<br /> <br /> (Les 70's ont-elles été volontairement éludées ? Je comprendrais...)
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