LIVRE : Le Rire du grand Blessé de Cécile Coulon - 2013
Au dernier épisode, on avait laissé la jeune Cécile Coulon un peu essoufflée dans sa tentative d'atteindre à la grandeur de Steinbeck. Elle est de retour sur les traces cette fois-ci de Bradbury et de Orwell ; et c'est pas mieux. Elle nous trousse une fable prophétique et futuriste qu'elle voudrait pourtant bien habile : dans un futur proche, les vrais livres ont disparu, et ceux qui sortent sont des produits calibrés pour répondre aux émotions les plus primales de la populace, qui se rassemblent par milliers dans des stades pour écouter des lectures de ces sous-produits, rentrant en transe et oubliant du coup leur révolte. Comme gardiens du temple, on engage des brutes analphabètes, et c'est justement l'une d'elles qui va être le héros de ce récit, provincial épais qui va découvrir peu à peu les secrets de cette société du spectacle terroriste. On le voit : c'est crédible comme le retour de la gauche, et dès le départ on ressent les invraisemblances de la chose. Quand on se pique de faire de la SF, il importe d'être vraisemblable, de créer un univers possible. C'est là que la donzelle se fouge : on ne croit pas une seconde à son monde du futur, faute de détails, faute de temps pour vraiment le dessiner avec précision. Le récit est très grossier, avançant à gros sabots vers une résolution qu'on sent venir comme un immeuble. Comme l'écriture est à la limite du fonctionnel, et que le fond est vrauiment puéril (la grande littérature, c'est bien), on se convainc assez vite que cette Cécile Coulon n'a pas grand chose sous la chaussure. Peut-être un avenir à l'Ecole des Loisirs, dans la section 9 ans ?