Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
5 août 2013

Feu rouge (Red Light) (1949) de Roy Del Ruth

vlcsnap-2013-08-05-22h56m25s9

A l'heure où l'on finit d'épuiser les derniers films noirs de notre cycle, Red Light constitue une bonne petite surprise. Emmené par un George Raft - le Bogart de poche - en pleine bourre, ce noir très nocturne où Raymond Burr bourrine constitue une solide série B. Raft n'a qu'une religion, l'argent, qu'un ami, son frère. Quand ce dernier, religieux, est enfin libéré à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale et revient au pays, Raft est aux anges. Seulement voilà, Raft a fait emprisonner quelques années auparavant l'un de ses associés pour détournement de fond et ce dernier, pour se venger, envoie un tueur pour descendre le brother auréolé... Quelques coups de feu déchirent la nuit dans une chambre d'hôtel, un classique du genre... Pour Raft tout se paie, dans tous les sens du terme, et, animé par la vengeance, il ne va avoir de cesse de distribuer des biffetons pour retrouver la trace du tueur et du commanditaire... "Vengeance is mine" disait pourtant la Bible, mais cela il ne le sait point encore...

vlcsnap-2013-08-05-22h57m23s62

On est dans la bonne tradition du film d'enquête qui, de fil en aiguille, d'hôtel louche en hôtel glauque, de personnages illuminés en personnages moyens, permet de remonter la piste. Le frère aurait apparemment laissé une indication sur le tueur dans la Bible Gideon de son hôtel ; seulement celle-ci a justement disparu dans les jours qui ont suivi son assassinat... Raft, lors de sa quête, fera la connaissance de Virginia Mayo (ultra sous-employée) qui deviendra son assistante et sera lui-même suivi par le commanditaire du crime, Burr qui, à sa sortie de prison, se met également à la recherche de cette fameuse Bible. Le chat qui poursuit la souris qui suit le chat... Ce film noir baigne étrangement dans une atmosphère toute religieuse (le frère, l'aveugle sauvé par un vent divin, l'histoire du vitrail...), Raft ne sachant trop lui-même à quel saint se vouer au final : celui de la vengeance aveugle ou celui de l'illumination ?... "Vengeance is mine" disait la Bible, qui sait se substituer, au besoin, à la chaise électrique...

vlcsnap-2013-08-05-22h54m22s57

Sans grimper au rideau, certaines séquences sont particulièrement bien montées, en particulier cette magnifique scène de nuit dans un parking : l'associé de Raft se sait suivi par un Burr qui la joue énigmatique (seuls ses pas sont filmés, ce dernier avançant inexorablement vers sa proie qui perd son sang-froid...) et Del Ruth de prolonger au maximum toute l'angoisse de cette "course-poursuite" effectuée pianissimo. L'associé mangera du lourd... Burr n'en a pas fini de faire des éclats, pour preuve également cette petite séquence à l'arrière d'un train où le tueur commandité aurait mieux fait de s'accrocher à la rambarde plutôt que de faire le malin... "Vengeance is mine" disait la Bible, mais cela Burr lui-même ne le sait point encore, lui qui sait si bien régler ses affaires sur terre qu'il en oublierait le ciel... Très solide prestation de notre ami Raft qui passe par toutes les émotions (sauf amoureuse, avec Mayo cela ne prend guère) avant d'être capable de recevoir d'outre-tombe l'ultime message de sagesse de son brother. "Vengeance is..." Ouais, ça va, on a compris. Feu vert à del Ruth pour cette très honnête contribution au genre.

vlcsnap-2013-08-05-22h54m00s67

Noir c'est noir, c'est

Commentaires
Derniers commentaires