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10 mai 2013

La Soif de la Jeunesse (Parrish) (1961) de Delmer Daves

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On continue d'explorer la filmo du gars Delmer Daves en restant dans les sixties lorsqu'il délaissa (malheureusement) le western pour conter des histoires d'amour et de haine avec toujours le même humanisme. On suit cette fois les pas du blondinet Troy Donahue au côté de sa mère (la fringante Claudette Colbert, 58 balais, dont il s'agit d'ailleurs de la dernière apparition au cinoche) qui débarquent au Connecticut dans l'univers impitoyable du tabac. Si l'on est clairement fixé dès le départ sur le caractère des personnages (les gens définitivement bons, les gens définitivement mauvais), Daves tente malgré tout d'éviter un certain manichéisme (enfin, si on veut) en variant à l'envi les défauts et les qualités de chacun ; en tête de gondole des gens bons, Troy, type pugnace et travailleur ; viennent ensuite sa mother, libre et rassurante, le pater familias du clan Post, Dean Jagger, honnête et solidaire, et parmi les personnages féminins, la blondinette des champs Lucy tendre (un peu trop, presque) comme du bon pain, et la jeunette et jusqu'au-boutiste Paige, du clan Raike. Dans le florilège des personnages antipathiques, il y a tout le reste du clan Raike, du vieux Karl Malden (self made man qui fait payer sa réussite en passant sa vie à donner des ordres à son entourage) à ses deux jeunes cons de fils ; autre personnage peu recommandable parmi les donzelles qui vont tourner autour de Troy, la peste capricieuse Alison qui se la pète avec ses airs de petite midinette.

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On aura droit à autant de revirements sentimentaux (Troy qui s'émancipe et s'initie sexuellement avec la peu farouche Lucy puis revoit ses ambitions (sociales) à la hausse avec la chieuse Alison avant de jeter son dévolu sur la douce Paige ; la mère de Troy attirée par la poigne du gars Karl qui finira par la dégouter) que de maladies du tabac (une véritable encyclopédie en images des emmerdes de la culture du tabac : les larves, le froid, le mildiou, les incendies... - le tabac flambe bien, je ne vous apprendrai rien). On assiste donc durant ces 135 minutes à l'initiation sentimentale et professionnelle de notre ami Troy qui garde du début jusqu'à la fin sa même ligne de conduite franche et sincère et la même expression faciale - regard bleu perçant buté et sourcils froncés pour faire sérieux ; on reste reconnaissant à l'ami Daves de toujours s'encadrer de chefs op (c'est Harry Stradling Sr cette fois qui s'y colle) de talent pour livrer des images technicolorisées de haut vol (Daves aime les yeux bleus et verts d'eau) et de confier à Max Steiner l'accompagnement musical... Avouons qu'on n'est pas vraiment dans une ambiance ultra rock'n'roll avec ces personnages toujours joliment habillés qui tentent de mesurer leur langage et leur comportement (une baston, enfin, à la 132ème minute) mais on apprécie cette façon chez le cinéaste de prendre son temps pour dessiner la psychologie et rendre attachantes ces "bonnes gens". Pas un chef d'oeuvre, nan, mais une oeuvre soignée qui rend ce trip dans les feuilles de tabac jamais désagréable. Plein de gentille sagesse et d'humanité, tenterais-je.

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