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15 avril 2013

Le Cavalier du Désert (The Westerner) de William Wyler - 1940

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30 ans avant John Huston, Wyler s'intéressait déjà au folklorique juge Roy Bean, et comme lui il choisissait plutôt l'axe de la comédie pour tracer ses faits et gestes. Mais si The Westerner prend bien le temps de nous amuser avec les jugements à l'emporte pièce du gars, avec sa passion absurde pour Lily Langtry la comédienne fatale, avec son passé peu reluisant qui épouse celui de la conquête de l'Ouest et du Rêve américain, il s'intéresse avant tout à ce cow-boy errant et romantique campé par le glamourissime Gary Cooper. Celui-ci débarque malgré lui dans le hameau de Vinegaroon dirigé de façon très personnelle par Bean, et n'échappera à la pendaison arbitraire que grâce à sa ruse. Une étrange amitié naîtra entre les deux hommes pourtant si différents, amitié qui fera la sève du film. Mais chacun d'eux se verra placé d'un côté opposé de la barrière dans la guerre qui oppose vieux Texans installés et nouveaux arrivants. Ajoutez à ça une gorette forte en gueule, et vous verrez bientôt la comédie de base se teinter d'une douce tristesse.

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C'est du très bon travail que Wyler nous propose là, un western solide, mouvementé et joliment varié au niveau des ambiances, absolument irréprochable à tous les postes : musique de Tiomkin toute en énergie et en taquineries, acteurs absolument parfaits (Brennan campe un Roy Bean ambigu, à la fois attachant et détestable, à la fois drôle et dangereux, sorte de dictateur effrayant qui se paierait le luxe d'être populaire ; Gary Cooper est parfait dans son physique juvénile et ses sourires de fillette, et confirme qu'il est le meilleur cavalier d'Hollywood (sa façon de sauter de cheval et de l'arrêter sur 1,50 mètres maxi)), montage dynamique et limpide, dialogues marrants, c'est vraiment nickel. Il y a quelques très grands moments, comme ce final dans un théâtre, où la représentation est remplacée par un duel entre cow-boys, ou comme cette confrontation au début entre les deux compères sur fond de vol de chevaux. Il y a aussi ce lyrisme pastoral qui est un peu la marque de fabrique de Wyler, culminant avec ces très beaux cadres sur les champs de maïs envahis par de magnifiques ciels, ces hommes priant à genoux dans la nature, ou ces poursuites à cheval filmées dans leur longueur, où on prend le temps d'admirer les paysages quitte à retarder le dénouement de l'action. Certes, tout ça manque un poil de personnalité, et l'artisan Wyler n'est pas tout à fait de la carrure d'un Ford ou d'un Boetticher pour doper un caractère ou un cadre ; mais son film se regarde avec plaisir, et réussit quelques séquences de comédie très bien écrites qui tranchent avec les règles du jeu du western habituel. Du savoir faire, discret et humble, bien bien.

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Go old west, here

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