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Shangols
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6 avril 2013

Comment ça va ? (1978) de Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville

v41798p8ss5Réflexion sur le sens de l'information à travers un petit film réalisé dans une rédaction et commenté par une secrétaire, Odette (Miéville) et son boss, ainsi que sur le sens des images, des photos en une des journaux et des textes qui les accompagnent. On passe bien trente minutes à comparer une photo de manifestation au Portugal et une photo d'une grève en France : parallèles entre les attitudes révoltées du personnage central, ici et ailleurs, volonté de tenter de déchiffrer dans ses moindres pixels ce que la photo nous raconte - comme dans Lettre à Jane, là encore le commentaire n'a finalement qu'un rapport lointain par rapport à ce qui se passe exactement sur la photo. Réflexion également un peu prise de tronche sur un boss qui dicte son texte à une secrétaire : il lit son texte avec les yeux alors qu'elle tape avec ses mains (jusque là, normal vous allez me dire) et Miéville de se lancer dans une longue réflexion sur le travail absurde de la secrétaire qui ne peut réfléchir à ce qu'elle fait, le sens de son travail, etc... (enfin, c'est vachement mieux amené avec trois mille jeux de mots sur le regard, je vous laisse le fun de découvrir). Certes cela peut paraître parfois un peu fastidieux à regarder mais cela oblige justement à réfléchir à tout ce qu'on voit - CQFD. D'où d'ailleurs, les éternels jeux sur les petites phrases godardiennes en diable entre l'acteur et le spectateur, l'actif et le passif, bon faut s'accrocher ; coup de bol, j'ai la version américaine (ou japonaise...!) plus courte de 27 minutes par rapport à l'originale. Ouf. Je plaisante.

Comment_ca_va_0001

Toujours le souci de prendre son temps, de réfléchir, de ralentir l'information que l'on regarde, que l'on lit, que l'on écoute... A défaut de mieux comprendre, le plus important réside dans le fait même de questionner constamment ce qu'on nous montre et la façon dont cela est montré. Se forcer soi-même à faire comme un arrêt sur image en quelque sorte. Mais est-ce seulement encore possible ? L'information va, elle, de plus en plus vite et le spectateur lambda a fini par être conditionné par cette façon dont la télé et les journaux traitent l'information... Ordures de journalistes, psalmodie la voix-off, pourriture de notre regard, incapable de s'arrêter une seconde sur ce que l'on nous montre. Comment ça va ?... Ben plutôt mal apparemment. Mais je vous remercie de m'avoir posé la question.   (Shang - 10/04/08)


comment ca va
Certes pas le plus cristallin des JLG, ni, avouons-le, le plus passionnant, Comment ça va fait partie de ces essais hyper théoriques et assez fumeux que le compère nous a servis parfois dans ces années-là. Pas vraiment convaincu lui-même de ce qu'il est en train de raconter, JLG nous balance ses réflexions sybillines "in progress", les hésitations et les impasses faisant partie du jeu et étant intégrées dans le processus de la mise en scène. Ces longs plans sur des images fixes sont ainsi très emblématiques du style Godard de l'époque : urgent, hasardeux, et, disons-le tout net, parfois pas géniaux au niveau de la réflexion elle-même. Il est question ici, donc, de la direction que prend notre regard vis-à-vis de l'image, et donc de l'écran de cinéma, le verbe "aller" du titre étant entendu comme un verbe de mouvement autant que dans son sens premier. Bon. Mouvements de caméra et réflexions obscures aidant, le gars nous démontre, bande de blaireaux, que le regard est trompé par le verbe, dirigé façon propagande, et que, finalement, le cinéma ne peut qu'échouer à livrer une information vraie, tant il est gouverné par la parole. Eternelle thématique godardienne, les rapports entre parole et image, mais ici très hésitante, très laborieuse, pas vraiment convaincante (on préfèrera ses autres films sur le même sujet, Six fois deux et surtout Je vous salue Sarajevo). Sa démonstration sur les différences entre la main qui écrit (horizontalement) et le regard qui la suit est parfaitement inepte, si vous voulez mon avis, et ne démontre strictement rien, à part le fait que le cinéma de Godard à cette époque est amusant justement pour ça : il tente tout, avec un sérieux impertubable, et laisse à l'écran y compris les erreurs. Un petit JLG, quand même, même s'il contient plein de motifs godardiens très repérés : le choc des photos entre elles, qui vont de nazis en plein défilé à des pubs pour des machines à laver, de pages de Paris-Match à de la peinture classique ; le travail impressionnant sur le son, qui vient souvent parasiter les dialogues ; le mélange entre réalité documentaire, envolées poétiques et fiction ; la colère qui se cache sous ce petit ton docte et calme ; la lutte des classes qui prend la forme d'un essai sur le cinéma,... Comment ça va ? Eh ben toujours pas mieux.   (Gols - 06/04/13)

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God-Art, le culte : clique

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