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Shangols
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6 avril 2013

Amours à l'italienne (Rome adventure) (1962) de Delmer Daves

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Delmer Daves nous offre un sympathique dépliant touristique en Italie avec cette oeuvre qui a bien du mal à ne pas flirter avec le gnangnan... Prudence Bell (Suzanne Pleshette, des yeux faits pour le Technicolor, des jambes faites pour les Telecom...) en a trop marre de ce petite collège étriqué ricain. Elle décide de démissionner et de faire le grand saut : partir en Italie pour espérer trouver l'amour !!!! Les clichés s'enquillent à peine a-t-elle mis le pied sur le bateau (le vieux beau Rital qui lui fait la cour et l'invitera à résider chez une vieille princesse qui fait maison d'hôte, le tout jeune Ricain encore puceau qui tremble de peur en lui adressant la parole...) et cela continuera a peine aura-t-elle mis le pied à Rome (la gérante américaine d'une librairie et son gros toutou qui va l'employer, le type genre Ken (Troy Donahue) au jeu aussi figé que son brushing, un peu bourru au premier abord mais dont elle va forcément tomber amoureuse...). Heureusement (cette fois-ci je ne vais pas oublier de le mentionner), c'est toujours notre ami Charles Lawton Jr à la caméra et celui-ci excelle à filmer l'éternelle Roma et toute autre ville touristique italienne ou musée avec un vrai sens artistique...

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C'est bien la seule chose à laquelle on se raccroche vraiment dans ce film plus prévisible qu'un missile nord-coréen qui s'écrase : l'escapade amoureuse entre Prudence et "Ken" dégouline de "dolce vita" à deux dollars (pauvre Fellini qui deux ans avant avait réalisé son chef-d'oeuvre sur la douce cité) et on se prend, à défaut de s'intéresser à la "composition des acteurs" plus plate que la Belgique, à mater les tignasses vintage des donzelles (et une choucroute pour Suzanne, et une choucroute garnie pour Angie Dickinson (dont les yeux noisette font quand même leur effet ; dommage qu'elle joue la pire des garces, plus cliché qu'un personnage sorti tout droit de la série Harlequin), à regarder, effaré, les pantalons "taille haute" (ouah le falzar au-dessus du nombril, man) du vieux beau... Bref on l'aura compris, cette histoire d'amour à l'eau de rosa rosa rosam italienne aussi originale qu'un disque d'Indochine (c'est son premier amour, elle donne tout, mais le type en aimait une autre avant, c'est trop la déception pour elle mais le happy end est encore possible...). Daves a beau essayer de donner du poids à ses dialogues (lors de longues discussions sur l'herbe entre deux bécots d'ado (Prudence est prude... vi) ou devant une vitre contre laquelle les gouttes de pluie qui s'écrasent deviennent les métaphores de rencontres amoureuses, tu vois...), de donner de "l'épaisseur psychologique" à son héroïne qui découvre trop comme la vie est belle parfois et trop comme la vie est injuste aussi, la sauce bolognaise reste froide et difficile à digérer. On achève la chose au forceps en se disant pour tenter de positiver que c'est sympa quand même l'Italie, surtout en ce début des années 60 où les calèches allaient tranquillement leur pas dans les rues quasi désertes italiennes (une poignée de bagnoles au centre de Rome et c'est tout, ouah...). Gentillettissime et chromo...

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Commentaires
S
Nous sommes quand même d'ardents défenseurs de Sirk, de Demy, de Donen, d'Astaire. de Minnelli... Peut-être en effet qu'il est peu mesquin de ma part, Un Passant, de porter un regard un peu "condescendant" sur ce film - aux couleur magnifiques (et vous avez ô combien raison de me "faire la leçon" sur la qualité des images) qui esthétiquement tient quand même diablement la route plus de 50 ans plus tard... Donc, nan, nan, faut pas croire, je vais m'accrocher et regarder les autres films de Daves... En ayant la dent un peu moins dure ?... Bah ça je ne promets rien eheh...
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U
Bec et ongles, c'est bien ça. Ah les Daves en couleurs, et avec Troy Donahue. D'abord c'est un plaisir permanent pour les yeux comme on dit, et ensuite il y a quelque chose de très touchant dans le didactisme de ces films, et qui n'a pas pris une ride à mon avis. C'était sans doute des films très modernes à l'époque, dans l'air du temps plutôt, ils le restent, je crois. Les clichés, c'est pratiquement inhérent aux films, et à la vie, si je peux me permettre, s'ils sont juste un peu plus évident, c'est le côté didactique encore une fois, pas un défaut de mon côté.
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G
C'est que les comédies musicales et les mélos un peu roudoudou n'ont pas trop la cote chez Shangols si je ne m'abuse... Dans ce cas je ne peux que chaudement vous déconseiller A Summer Place et Susan Slade du même Daves qui m'ont personnellement beaucoup plu. Sirk à côté passe pour un mix entre Bresson et Fassbender. Mais que voulez-vous, j'ai mordu à l'hameçon. Pas vu ces papouilles romaines cela dit, mais ça ne saurait tarder.
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S
Je vois que vous revenez à l'attaque et êtes prêt à défendre Delmer bec et ongle. C'est tout à votre honneur : oui, il y a en effet deux séquences "musicales", une dans un resto (un peu sirupeux ce crooner italien, nan ?... repris pas les hauts-parleurs dans la montagne, argh), l'autre dans un cabaret avec notre gros trompettiste qui va casser la gueule au type qui embrasse sa meuf délurée... La jalousie légendaire de l'Italien, clic-clic. Moui, mais ces deux passages musicaux plus ou moins appréciables sont loin de sauver le film d'une certaine guimauve touristico-amoureuse... Mais n'hésitez pas, quand la mémoire vous reviendra, à m'ouvrir les yeux sur toute la profondeur de la chose, en passant.
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U
Pas difficile de faire abstraction de ce que vous dites, qui crève tellement les yeux qu'il n'est même pas nécessaire de s'y attarder, pour apprécier le film pour des qualités plus profondes. Ne l'ayant plus vraiment en mémoire, je ne saurais dire lesquelles; mais elles sont là, j'en suis sûr. Et pas de mention de la scène avec le chanteur italien? ou du trompettiste?<br /> <br /> Sinon je suppose que l'Elisabeth dont vous parlez aurait signé, elle, "une passante", en bonne lectrice de baudelaire qu'elle est.
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