Cow-Boy (Cowboy) (1958) de Delmer Daves
Ah on est sans aucun doute un cran en-dessous par rapport aux grands westerns de Daves, mais la confrontation entre Glenn Ford et Jack Lemmon vaut tout de même la peine. L’un est un cowboy aguerri qui semble mener du bétail depuis des siècles, l’autre un garçon d’hôtel qui, pour rejoindre sa belle, va décider de se lancer dans l’aventure en allant jusqu’au Mexique. Ford est d’une condescendance terrible envers ce petit nouveau qui s’est imposé comme son partenaire suite à une mauvaise passe au poker. Lemmon ne sait pas plus monter à cheval que moi mais il s’accroche pour faire bonne figure… En route, il va se rendre compte que le métier ne s’improvise pas, que Ford fait montre d’un cœur de pierre envers ses hommes, des hommes qui semblent d’ailleurs n’avoir pas plus de conscience et d’humanisme que du bétail. Nos deux stars s’entendent comme chien et chat enragés et Lemmon se prend un max de coups durs dans la tronche : il balance un serpent à sonnette sur un des hommes… qui meurt (dure loi de la jungle ricaine), il retrouve sa belle (Anna Kashfi... petite filmo) déjà mariée (et la donzelle lui fait gentiment comprendre que les adultes n’ont pas toujours ce qu’ils veulent dans la vie), et il se fait en sus méchamment corriger par Ford en voulant venir en aide à un type de l’équipe qui se trouve dans un sale plan au Mexique… On pense que Lemmon, après avoir accumulé les pépins et les déconvenues, va lâcher l’affaire, mais le bougre becomes tougher and tougher. A tel point qu’il en arrivera même à écœurer Ford à ce ptit jeu mesquin qui consiste à montrer plus d’empathie envers une vache qu’envers un cowboy…
On mange de la poussière à suivre ce véritable troupeau de bipèdes et de quadrupèdes mais malgré la tension qui grimpe entre Lemmon et Ford, c’est vrai qu’on s’ennuie un peu - c’est un peu chiant d’accompagner un troupeau, Ford nous avait prévenus… Un serpent à sonnette sournois, une jolie donzelle mexicaine qui a terriblement froid aux yeux, des Comanches un peu manches, un troupeau de bœufs qui s’emballe (et trois cameramen écrasés, trois) et deux gars qui cherchent un peu à jouer au plus con - la barre est haute…
Deux partenaires/acteurs qui se jaugent et s’affrontent dans le wild wild west, ça se laisse bien regarder, dirais-je, mais sans grande folie non plus, hein.