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19 mars 2013

Le Monde lui appartient (The World in His Arms) (1952) de Raoul Walsh

"Demain on aura un mariage à la place d'un lynchage."

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Il y a de la vie, du mouvement dans ce film de Walsh, même si on reste dans un premier temps un peu frustré en aventures exotiques - il est question d'une expédition ricaine pour aller acheter l'Alalaska aux Russes, mais il va falloir attendre pratiquement une heure avant que l'ancre soit jetée. Walsh nous fait un peu languir de l'air marin et nous propose en attendant des fiestas à tout casser (vraiment à tout casser) dans un hôtel qui voit là débarquer ses pires clients : Gregory Peck et ses hommes et Anthony Quinn et ses hommes, nos deux vedettes étant capitaines de bateau, vont se lâcher grave au cours de ces quelques nuitées bien arrosées ; on verra défiler en vrac dans les couloirs de l'hôtel un esquimau bourrin (sa spécialité : les portes) qui sent le poisson même à travers l'écran et dont les deux seuls mots d'anglais qu'il possède sont les basiques "we go", une otarie qui aime à se prélasser dans la baignoire de Peck, une fournée de prostiputes toujours prêtes à lever la jambe, une comtesse russe sûre de ses charmes (Ann Blyth, jolie, dommage qu'elle éprouve toujours le besoin d'avoir la bouche en coeur de la parfaite femme fatale - ferme la bouche tu auras l'air moins bêta), une bande de jazzmen... Il y a comme qui dirait un sacré bordel auquel le "Portuguee" Quinn (faut toujours qu'on l'affuble d'une drôle de nationalité : on choisit en particulier celles avec des poils) n'est pas totalement indifférent : l'homme est prêt à tout pour kidnapper les hommes de Peck et pour provoquer ce dernier dans un pari à la con (pour jouer une femme ou un bateau) - généralement il perd mais il est po rancunier... Pas d'aventures donc dans cette première partie, mais de l'action en veux-tu en voilà... et puis de la romance, mes amis, avec la Comtesse : elle se fait passer pour une femme légère pour chercher à attirer son attention et tombe forcément dans les bras du viril Peck. Elle a de bien belles toilettes, la coquine - oh la belle rouge, oh la belle bleue - et n'éprouve guère de mal à tournebouler le coeur de notre aventurier que l'on croyait blindé à ce genre de fariboles (Walsh tente le romantisme brut avec nos deux héros au clair de lune sur un bateau... Peck est aux anges, on compatit).

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Puis on lâche enfin totalement les chevaux sur une mer déchaînée avec Peck et Quinn qui se tirent la bourre. On a notre lot de petites frégates qui s'agitent sur les flots et l'on est content d'avoir un peu d'embruns dans la tronche. Walsh nous donne à voir également des milliards de lions de mer et même si les images sont un peu plus pourries comme dans tous ces films vintage avec des morceaux de reportage animalier, on tient enfin notre dépaysement. Le reste de l'histoire que l'on suit d'un oeil un peu détaché a lieu en Alaska et va mettre en opposition le Ricain Peck à un Ruskov, les deux lorgnant forcément sur la même femme - la belle Blyth arrachée au Peck. On sent venir un dénouement cousu de fil blanc (le sacrifice de Blyth, le Peck en héros salvateur prêt à tout pour les beaux yeux de.) qui va donner une nouvelle occasion à Walsh, pour notre plus grand plaisir, de se lancer dans le filmage de grosses bastons... Du bruit et de la douceur dans cet opus bien calibré du père Raoul.

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Walsh et gros mythe : cliquez

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