Quelques Heures de Printemps (2012) de Stéphane Brizé
Voici donc le grand gagnant cette année des auditeurs du Masque et la Plume de l'excellent Jérôme Garcin - lors de la première émission, la moyenne d'âge des auditeurs était de 60 ans, elle est donc actuellement de 83, disons 82 parce que j'écoute souvent l'émission. Le film pour vieux part forcément favori, la seule surprise étant forcément que Brizé a niqué le Haneke - sûrement pour des raisons de pudeur, il est quand même plus sain de mourir en buvant un jus d'orange que sous un oreiller. J'avais bien aimé Mademoiselle Chambon, moi, sa fraîcheur. Là, pardon Stéphane, on est quand même, dans tous les sens du terme, dans le cinéma mouroir : on a l'impression de voir du cinéma de grand-papa en couleur pensé pour la ptite lucarne. Plusieurs fois j'ai vraiment cru que le cadreur était mort - oh putain, il a bougé, mamie prépare à manger, il est fou, il va se blesser, il va montrer l'assiette, oui, c'est fait, un mouvement qui fait tout de même craindre la luxation d'épaule. Cerise sur le gâteau, c'est éclairé au néon 20 watts. Pendant 1h40, soyons franc, il ne se passe rien : Lindon sort de prison, va habiter chez sa mère, elle va mourir, ils s'engueulent, ils se rabibochent, allez filons en Suisse. Je n'évoquerai qu'à peine les "relations sescuelles" entre Lindon et Seigner aussi sensuelles qu'une caisse dans un magasin Foirefouille - là où les deux doivent d'ailleurs avoir acheté leur fringue, si jamais on en trouve dans ce genre de magasin. Tout le film est en non-dit, donc vous pensez bien que dans les deux dernières minutes ça va chier des ballons. On aura droit, vous n'allez pas le voir de toute façon, à deux gros jetaimmmme tout mouillés et on se dit, alors que le générique tombe comme un couperet libérateur, qu'on vient de voir the film pour les regrettés Dossiers de l'écran, des dossiers de bien 20 tonnes. Quand on y songe, c'est un peu de la radio filmée, genre... Pas étonnant. Ah ben Lindon tout couillon et Hélène Vincent toute fragile et mourante donnent le max, clair... Mais franchement, là, on est en 2012 quand même, on a depuis longtemps inventé la roue et même les rails pour les caméras... A mourir... d'ennui. Il serait grand-temps de changer les piles des auditeurs... Sorry.