LIVRE : Une Odeur de Gingembre d'Oswald Wynd - 1977

Les mésaventures d'une toute jeune aristocrate écossaise dans la Chine et le Japon du début du XXème siècle. On sent dès le départ que Wynd, qui mêle intelligemment journal intime et lettres de la gâte, tend à vouloir retranscrire le regard naïf que sa toute jeune héroïne pose sur son entourage... D'où une écriture un peu "légère" - on est loin des tournures et des figures de style littéraires - qui finit malgré tout par avoir un certain charme sur la longueur. La pauvrette ne sera guère épargnée émotionnellement (par deux fois, elle va se retrouver séparée de son enfant : celle qu'elle a eu avec son premier mari en Chine puis celui qu'elle aura avec cet homme marié japonais) et économiquement : pas facile à cette époque, dès lors qu'une femme fait le moindre écart, de ne pas se retrouver totalement sur la paille ; le roman prend alors peu à peu la tournure d'un roman initiatique - comment survivre pour une Européenne qui se retrouve abandonnée en Asie à cette époque - teintée d'une fine couche de féminisme de bon aloi (les rênes financières tenues par les hommes pouvant facilement parvenir à étouffer leur lâcheté). S'assumant à 100%, la chtite Mary Mackenzie ne va jamais chercher à se trouver des excuses ou à rendre responsable la terre entière de son sort ; elle va peu à peu tenter de se construire, de se reconstruire un monde dans cette Chine et ce Japon guère accueillants. C'est un petit peu longuet, mais on finit par éprouver une véritable empathie pour cette héroïne pleine d'humilité et de sincérité... Sympathique petit livre de voyages dans l'espace et dans le temps avec un Oswald Wynd qui fait preuve d'une belle perception de la sensibilité féminine - m'est avis.