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9 février 2013

LIVRE : Cinéma, Autopsie d'un Meurtre de Pascal Mérigeau - 2007

9782081202528_1_75Pascal Mérigeau s'est récemment mis en colère, parfois excessivement, contre la légende Jean Renoir ; avant cela, il s'était montré tout aussi furibard, et avec nettement moins de nuance contre le cinéma tel qu'il se pratique de nos jours par la majorité. Il avait fait de cette colère un pamphlet portant légèrement le titre de Cinéma, Autopsie d'un Meurtre. Bien. Pour Mérigeau, donc, le cinéma, le vrai, celui fait par des artistes, est mort ; la télé, le business, le capitalisme, la publicité, la médiocre qualité des critiques complices du pouvoir et l'acceptation des masses blafardes de spectateurs puérils en sont la cause. Il assène ainsi ce genre de vérités de café du commerce au cours d'un pamphlet virulent rappelant comme c'était mieux avant, du temps de Bogart et de Maurice Pialat, et comme c'est tout pourri maintenant, au temps des Bronzés 12. Et à la longue, c'est fatigant. Non seulement ça sent le réac à plein nez, mais en plus cette indignation, même parfois complètement justifiée, finit par ressembler aux vitupérations sans but de "celui qui sait" envers ceux qui ignorent. Donneur de leçons comme c'est pas permis, le gars tape à la règle sur les doigts de ces fausses vedettes, de ces cinéastes au rabais qui n'ont jamais vu un film de Murnau, sur ces faux producteurs qui ne sont que des vendeurs de produits destinés aux masses, etc etc. Il a tout à fait raison, comprenons-nous bien, de pointer les dérives de la mondialisation des goûts dans le cinéma, de préférer L'Esquive à Camping et de raconter point par point comment le cinéma à l'ancienne a été étouffé par les financements venus de la télé. Mais tout est une question de ton et de nuance : en ne relevant aucun contrepoint positif (on dirait que le gars n'est plus allé au cinéma depuis 1985, pour livrer un portrait aussi désabusé de la qualité du cinoche, français notamment), en se plaçant toujours systématiquement au-dessus des autres (et pourtant, rappelons que le gars écrit pour Le nouvel Obs, pas tout à fait à la pointe de la critique cinématographique tout de même), en se gaussant du cinéma commercial sans aucune subtilité, Mérigeau se tire une balle dans le pied. On a envie de lui suggérer de changer de taff s'il ne parvient pas à voir de films intéressants, et d'arrêter de nous gronder de ne rien comprendre en allant voir Spielberg. Un livre de papy pas commode : il suffit de feuilleter 2 pages d'un Cahier du Cinéma pour voir combien certains comprennent mieux la modernité que d'autres...

Commentaires
M
Il y a aussi un film anglais (Powell). <br /> <br /> Bien sûr, Gols, être cinéphile c'est être attentif à tout ou presque. Surtout quand on est critique et qu'on ne paie pas sa place. Mais, franchement, je trouve casse-pieds de devoir aller à la chasse au Dahu alors qu'à l'époque, suffisait de descendre en bas de la rue pour trouver une 'tite série B à son pied. <br /> <br /> Un peu comme si on vous demandait, aujourd'hui, de chasser et de tuer votre gibier pour pouvoir bouffer. Avant, c'était poulet de ferme sans hormones pour tout le monde. <br /> <br /> Hier, sur une radio, le PDG d'Universal France disait que sur le TOP 10 des recettes 2012 en France, il y avait... 10 franchises (y compris La vérité si je mens ,3 ou 4 je ne sais plus). <br /> <br /> De quoi se flinguer non ? <br /> <br /> Je sais que Boetticher c'était considéré indigne (encore que!) mais, ces derniers temps, honnêtement, y a plus rien qui fait envie. <br /> <br /> Hier, j'ai tenté Gangster Squad, je me suis barré au milieu. L'autre fois, un Christophe Honnoré, j'ai tenu 25 minutes. La fois d'avant c'était le Paul Th. Anderson: imbuvable... Je suis pas aigri. Je suis dé-goû-té. Où est cette vitalité, cette énergie, ces petits films qui respiraient, ces grands films qui emportaient? Là, rien que de voir ce type, là, le mollasson aux yeux de chiot battu, comment c'est son nom? Ryan Goslin !... il sait même pas porter le chapeau ! Il est ridicule avec. J'ai tenté Tarantino (grotesque), Leos Carax (j'ai dormi)... Ils font des films pour eux, des films égocentriques, jamais en pensant qu'il y a des abrutis qui vont payer et gâcher 2 h de leur vie avec leurs branlages de crâne. <br /> <br /> Ma conclusion: ils se foutent de nous. <br /> <br /> Bon, vous me conseillez quoi, les gars ?
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S
J'ai pas vu le premier Bowling, c'était bien ?
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G
Bien sûr, MItch, mais soyons honnête aussi, il est facile de faire dire ce qu'on veut aux choses. Dans votre liste de 1956, je ne vois par exemple que des films américains (sauf Rossellini). Or, cette semaine du 6 au 12 février dernier, on pouvait encore voir sur les écrans (et les écrans de tout le territoire, pas seulement parisiens), des films saoudien, espagnol, hongrois, argentin, coréen, suédois, portugais, brésilien, en m'arrêtant aux deux premières pages d'Allociné. C'est une évolution, ça. On pouvait par ailleurs, toujours sur les deux premières pages, voir les films de Bigelow, Spielberg, Anderson, Cantet, Haneke, Lifshitz, et j'en passe.<br /> <br /> Je note par ailleurs que des films de Boetticher, Siegel, ou Tashlin qui figurent sur votre liste étaient considérés à l'époque de leur sortie comme des divertissements indignes. Ce n'est qu'aujourd'hui qu'on les regarde avec passion en soupirant sur le temps passé (avec raison, hein, je ne dis pas, j'adore Boetticher)... Bref, on peut faire dire ce qu'on veut aux enquêtes objectives.<br /> <br /> Je répète que je suis de toute façon dans l'ensemble d'accord avec Mérigeau. Mais il tombe dans un excès inverse que je n'aime pas : sous prétexte que c'était mieux avant ma bonne dame, il affirme qu'aujourd'hui tout est pourri. Or, quand on regarde beaucoup de films (comme ça devrait être le cas pour le critique de cinéma qu'il est), on se rend compte qu'il y a encore beaucoup de belles choses, certes noyées dans l'océan des sorties (il y avait beaucoup moins de sorties en 1956, d'ailleurs, autre chose que votre comparaison ne note pas). Et enfin : on n'est pas obligé d'aller voir Camping 12 et Bowling 5, on peut choisir les petits sentiers aussi.<br /> <br /> L'aigreur ne convient pas à la cinéphilie, à mon avis. Et Mérigeau est aigre.
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S
C'est vrai que cela fout les boules surtout pour un fana des 50's... en plus en juillet... Moi j'ai essayé de faire la même chose et je suis tombé sur une page de pub... Pas de chance. (hum)
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M
J'ouvre au hasard une réédition d'un Cahier du Cinéma de septembre 1956. Je lis la liste des films sortis à Paris en 5 semaines, du 27 juin au 7 août : <br /> <br /> <br /> <br /> Artists et models de Tashlin, Colère Noire de Frank Tuttle, Beau fixe sur NY de Donen et Kelly, Private hell 36 de Don Siegel, Wichitz de Tourneur, Condamné au silence de Preminger, Le Tueur s'est évadé de Boetticher, Ville sans loi de Joseph H Lewis, The last Frontier de Anthony Mann, While teh city sleeps de Fritz Lang, La Peur de Rossellini, Les Conte d'Hoffmann de Michael Powell... <br /> <br /> et je vous assure que j'ai ouvert cet exemplaire au pif , mais ils sont tous comme ça à cette époque! ça vertige sec , non ? <br /> <br /> <br /> <br /> Là, j'ouvre l'Officiel des Spectacles, magazine d'annonce des sorties de films cette semaine à paris, du 6 au 12 février 2013 et je vois : <br /> <br /> <br /> <br /> La Bande des jotas de Marjane Satrapi, Arrêtez-moi de JP Lillienfeld avec Miou Miou et Sophie Marceau, Gambit arnaque à l'anglaise de Michael Hoffman avec Cameron Diaz, Gangster Squad de Ruben Fleischer, la Grosse commission de Dick Turner, Hitchcock de S.Gervasi, Tu hinoreras ta ere et ta mere de Brigitte Roüan avec Nicole Garcia, <br /> <br /> et 2 rééditions : Qui a peur de Virginia Woolf, et un John Badham de 1981. <br /> <br /> Ah, il y a aussi la réédition dans une seule salle de Dark Mirror de Siodmak<br /> <br /> <br /> <br /> Bon. Voilà. Dont acte. C'est tout.<br /> <br /> Mais on se rejoint bien sur Lelouch.
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