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9 décembre 2012

Mhaza Kungumanga (2006) de Mounir Allaoui

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Le cinéma des Comores (même s'il est "diasporisé") existe bel et bien - remarquez la subtile transition avec l'article précédent -, c'est ce que nous montre ce fabuleux court-métrage de Mounir Allaoui et je ne dis pas cela parce que je le connais... uniquement gmailement, attention... Le cinéaste "met d'abord en images" (plan fixe superbement cadré, jeu sur la profondeur de champs, séquences hypnotique sur des corps, des visages, une main qui s'agite (celle de la conteuse au demeurant)) un conte qui narre simplement l'histoire d'une jeune fille à la recherche du prince charmant... Celle-ci tombera sur un monstre et aura toutes les peines du monde à s'en défaire. On lit cette histoire sans trop savoir encore où Mounir Allaoui veut vraiment nous mener... Finalement tout comme cette jeune fille qui a suivi son futur mari dans ce village inconnu... peuplé de monstres...

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Peu à peu, entre la voix de la conteuse et la musique atmosphérique de Richard George émerge la voix d'un homme politique. La personne parle de son futur programme s'il est élu et l'on découvre finlement le visage de Sambi, l'ancien président des Comores. Ce dernier se lance dans toute une série de promesses concernant notamment la construction de maison en dur... Quand il se met à parler de merveilleuses machines pouvant fabriquer des briques et des tuiles à un rythme d'enfer, d'un budget défini à la louche, on sent tout de même déjà méchamment l'enfumage... La mouche qui n'a de cesse de tourbillonner autour de son visage n'aide en rien sa crédibilité comme si ces promesses étaient déjà mort-nées... Si les deux paroles, les deux histoires, celle de la conteuse et celle de l'homme politique, se font forcément écho, sont automatiquement mises en parallèle par le spectateur, certaines images découvertes en introduction (la construction d'une "paillotte", cette pluie torrentielle qu'aucune vaine parole n'arrêtera jamais, cette campagne...) prennent tout leur sens "a posteriori", illustrant toute la différence qui existe entre les "vains mots" de Sambi et l'éternelle réalité : une intelligente construction narrative faisant du film une sorte de boucle sans fin (à "l'image" des très beaux discours pré-éléctoraux qui ne se réalisent jamais mais auquel on est prêts à croire tous les cinq ans...) ; le travail sur l'image et le son, l'atmosphère musical ne sont pas sans faire penser au remarquable Disneyland de Des Pallières et ce n'est pas le moindre des compliments... A suivre, forcément...    

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