La Réunion : Terre d’Asile ou Terre hostile (2012) de Said-Ali Said Mohamed
Eh oui, le cinéma comorien existe… même s’il s’agit en la matière d’un doc d’une trentaine de minutes. Le cinéaste interroge des Comoriens installés à la Réunion (cadre de santé, artistes, étudiant, retraité…) pour savoir dans quelle mesure ceux-ci ont réussi à « s’intégrer » dans la société réunionnaise. Même s’il ne représente que 2% de la population de l’île, nombreux sont les témoignages (de personnalités comoriennes mais aussi réunionnaises) qui soulignent une certaine stigmatisation envers les Maore et les Comoriens - qui « volent le logement et le travail des autres », le discours est malheureusement connu. Malgré tout, certains ont réussi à dépasser cet obstacle en décidant une bonne fois pour toute que cette terre n’était point une terre d’exil, de transition mais bel et bien leur lieu de vie : rien ne pouvait les empêcher dès lors de faire partie intégrante de ce creuset de cultures et de faire leur trou (les paroles « décidées » - pour ne pas dire un poil rageuses - du militant assossiatif, de l’infirmière ou du choregraphe). Le réalisateur fait également un petit tout par les mosquées pour évoquer là aussi le rôle (de plus en plus) important que peuvent tenir les Comoriens au sein de la communauté musulmane. Les cadres et les lumières sont propres, les petites transitions entre les interviews joliment choisies, on ne peut que regretter l’absence d’image sur la « vie réunionnaise » en tant que telle, sur ces quartiers où vivent justement ces différentes communautés… Une immersion prévue pour le prochain film… ?