Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
3 octobre 2012

Le dernier Tournant (1939) de Pierre Chenal

« Ah les femmes, ça comprend rien à rien. L’artistique, ça les embête encore plus que le reste. Ma pauvre petiote va… C’est gracieux mais c’est un peu bête. A la bonne vôtre !... Ah j’ai trimé dans ma vie, moi, ben c’est ma récompense d’avoir pu me payer ça pour mes vieux jours », dit-il en claquant deux trois fois les fesses à sa jeune femme. - Michel Simon, fondateur du mouvement des Chiennes de Garde.

vlcsnap-2012-10-03-23h24m54s188

L’ami Bas**en me faisait récemment remarquer qu’on était un peu léger sur les films français des années 30 en général et sur Grémillon en particulier. Voici donc, grâce à nos amis éternels de KG, une petite version du multi-adapté Le Facteur sonne toujours deux Fois de Cain. Une adaptation moins connue que celle de Garnett, de Visconti et que celle de Rafelson et c’est, en un sens, sûrement pas volé… Bah n’ayons pas la dent trop dure - je le suis toujours un peu avec les films français d'avant-guerre, allez savoir pourquoi... -, surtout qu’il y a tout de même la présence de Michel Simon ce qui est toujours de l’or en barre (Simon, jouant de l’accordéon et lançant à sa femme dansant avec son pote : « Plus vite, on dirait deux sacs de farine » - c’est pas rien…). Mais bon, au-delà de deux trois dialogues vintage qui font marrer - sauf celui un peu misogyne ci-dessus, en intro, qui ne fait pas rire, on est bien d’accord -, on ne vibre guère à cette version frenchy bien trop sage du noir sexy de Cain.

vlcsnap-2012-10-03-23h25m24s222

La faute à qui ? A cette pauvre « actrice » (Corinne Luchaire) qui joue la femme de Simon avec autant de naturel que moi en pêcheur de thon ? - faudrait, peut-être, juste lui apprendre à cligner des yeux quand elle récite…  A cette deuxième pauvre actrice (Florence Marly) qui colle également aux basques de notre bon Fernand Gravey - le héros : elle possède, certes, un bien joli minois mais parvient presque à être encore plus mauvaise dans son non-jeu que la donzelle précitée. Est-ce dû à la faiblesse des scènes-clé (un baiser farouche fondu rapidement au noir entre la Corinne et Gravey et après cela nos deux amants sont aussi sensuels que deux porte-manteaux ; une première tentative de crime torchée en cinq secondes chrono qui laisse le suspense au placard ; une reconstitution de l’accident de voiture (la seconde sonnerie du facteur…) qui dure des plombes…) ou à la faiblesse tout court de la mise en scène ?…

vlcsnap-2012-10-03-23h26m16s240

vlcsnap-2012-10-03-23h49m38s170

On tente de se satisfaire de ces seconds rôles « typiques » of this time - un juge rubicond qui tente de tirer les vers du nez de notre Fernand Gravey alité, un cousin maître chanteur (Robert Le Vigan) qui saute sur les comptoirs comme Samkukaï… -, ou de se dérider lors de la scène « d’anthologie » - la baston entre Gravey et le maître chanteur, la seconde amante de Gravey qui a pour animal domestique un lionceau ( ?)- mais on sent bien que notre coeur n’y est pas totalement… Un peu plan-plan, quoi, malgré les accents gouailleurs de l’époque et quelques répliques bien senties qui mettent un peu de sel à l’ensemble… Voilà en tout cas, ami Denis, une bien belle idée de cycle pour « un livre, un film » (Ah oui, c’était là encore une autre époque, ma bonne dame… ). Voilà donc une œuvre peu connue de notre ami Pierre Chenal, je répète Pierre Chenal - non c’est pas ironique, allons, pas de mauvais esprit... - à saisir un jour, au tournant, au moins pour le scénar rappelant à tous ceux qui l'oublieraient que putain le crime ne paie po dans cette chienne de vie...

vlcsnap-2012-10-03-23h27m39s38

Commentaires
Derniers commentaires