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2 octobre 2012

Sept Secondes en Enfer (Hour of the Gun) (1967) de John Sturges

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Je ne sais si je suis in the mood for western ou si j’ai simplement la main heureuse - bon je ne choisis pas non plus n’importe quel western spaghetti al dente, entendons-nous bien - mais j’ai franchement passé un excellent moment avec cette version de la légende Wyatt Earp. James Garner (stoïque, hiératique, moustachique, la voix plus profonde qu’une cave) is le fameux Wyatt et se révèle absolument royal. Jason Robards campe le Dr Holliday, encore plus détruit par l’alcool que son quasi-homonyme, toussoteux, souffreteux mais  aussi bon tireur que… Robert Ryan, mon héros, joue le salopiot de service en interprétant un Clanton chenu mais pugnace. Une scène d’ouverture résolument d’anthologie avec un Sturges qui gère tous ses plans et sa chorégraphique au millimètre, Jerry Goldsmith qui a parfaitement révisé son petit Morricone de poche et des acteurs qui tirent des tronches de six pieds de long pour ce qui s’annonce comme la première grosse fusillade… Des cow-boys tombent par poignée mais notre trio (Earp/Holliday vs Clanton) s’en sort indemne. Premier règlement de compte aux yeux de tous, premier procès, premier non-lieu : Earp, qui se fait un principe d’agir toujours dans le cadre de la loi et qui était alors en simple mission de « désarmement », n’est pas inquiété sur ce coup. Le problème, c’est que lorsque certains de ses hommes, dont son frère, seront sauvagement assassinés, les truands s’en sortiront avec un jugement aussi clément. Earp part en croisade contre les quatre accusés (Doc Holliday est censé l’accompagner dans son expédition punitive mais Earp, qui bénéficie pour ce faire d’un mandat d’arrêt fédéral, est un justicier qui n’a besoin que d’une seule main et d’un colt pour parvenir à ses fins). Pour Clanton, cela s’avèrera définitivement plus coton d’agir dans le cadre de la loi… Seulement, quand on est têtu comme Earp pour débarrasser la terre de la vermine, il faut savoir parfois oublier ses principes…

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On est dans le bon vieux western de « tradition » avec héros peu diserts - Earp et Ryan sont des hommes d’action, po de beaux parleurs -, duels tout en tension - regards laser, rictus figés, souplesse du poignet - et Dieux de la vengeance planant sur la trame. Earp est « l’élu », le bras armé de la Loi, mais lorsque celle-ci s’avère inefficace, rien ne l’empêche de n’être que le bras armé… qui shoote à vue. Si Ford aime à filmer les trio, Sturges - comme Rohmer (…) - prend plaisir à prendre dans son cadre des bandes de quatre, chacun dans une attitude hautement inspirée… Halliday est ses trois poteaux assistent le plus souvent impuissant à la tornade Earp qui ferait passer Lucky Luke pour un parkinsonien. A défaut de pouvoir vraiment savourer la composition de Ryan - qui a ici la partie congrue -, on s’amuse de celle de Jason Robards en alcoolo invétéré qui plutôt que de passer ses hivers et ses étés sur une montagne magique préfère accompagner son poteau dans ses croisades. Chasseur de prime, le pauvre Doc doit se contenter de ramasser les miettes laissées par Wyatt mais malgré l’animosité qu’il pourrait ressentir contre icelui, notre ex-dentiste lui demeure fidèlement attaché comme un bon chien arthritique à son maître. Sturges filme sec - les coups de feu partent avant même que ta cacahuète ait le temps de retomber  - et magnifie un Earp qui semble avoir autant d’affect qu’un Clint grande époque. Plus de sept secondes de fun.

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Commentaires
S
Tous les garçons s'appellent Jason - merci JMC, Robards avait en effet déteint sur Garner : c'est corrigé. Excellent souvenir de ce western magnifiquement cadré dans les séquences de "groupe".
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J
Bon film en effet, un peu injustement occulté par les (nombreuses) autres versions de cet histoire. <br /> <br /> Petite erreur : c’est James Garner et pas « Jason ».
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