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30 septembre 2012

Cosmopolis (2012) de David Cronenberg

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Film concept génial du canadien mettant en scène la mort lente du capitalisme ou film froid verbeux aussi bandant qu’une calandre chromé de voiture ? Je pencherai malheureusement du côté de la seconde option, ce film m’ayant fait au final pratiquement le même effet que le dernier Jarmush (il y a des fans de ce genre de cinoche « ultra contemporain sans aucun affect », je n’en suis pas…). C’est soigné, fait avec une classe évidente - du premier lent travelling sur ses vaisseaux modernes de la richesse et du pouvoir que sont les limousines à cet intérieur de voiture résolument filmé sous tous les angles -, l’atmosphère est extraordinairement feutré (joli travail sur les ambiances sonores donnant l’impression d’être dans cette limo comme dans un cocon), les acteurs font tour à tour leur petit numéro d’interprétation aux pieds d’un Robert Pattinson tout pâlichon incarnant à lui seul le Dieu argent et la crise mais même s’il s’agit indéniablement d’un travail d’orfèvre ( Crocro n’a plus grand-chose à démontrer sur son talent), on s’emmerde quand même notre saoul à suivre cette démonstration un brin appuyée…

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Robert vit dans sa bulle et n’a même plus à bouger son cul de sa voiture-appart pour recevoir de la visite : jeune trader tout excité par son I-pad, pute dévouée (Juliette Binoche qui se fait chatte de banquette), gourou en théorie, gonzesse aux seins énormes (si je peux me permettre une parenthèse objective) qui finit là encore à cheval sur R. P., docteur venant effectué sa petite visite quotidienne auprès de notre homme hypocondriaque…  Ca papote, ça baise, ça perd de la thune à grande brassée (une histoire de yuan, rah putain ces Chinois décidément…), le monde s’écroule autour du Robert (des anarchistes pro-rat défilent dans les rues, sa voiture a de plus en plus de mal à progresser à l’image de ce capitalisme en voie d’essoufflement, voué à finir dans « une voie de garage »…), sa sécurité-même est de plus en plus menacée mais ce dernier semble prend tout cela avec une nonchalance blasée…  Faut dire que c’est bien beau le capitalisme à tout crin (intérieur de limo high-tech, personnel dévoué) mais que le Robert brasse des millions ou boit le bouillon, rien ne semble plus pouvoir le dérider… C’est que le pauvre, il a fait un mariage sans amour, sa gonzesse (la blonde Sarah Gadon, beauté diaphane) préfère définitivement la poésie au kamasoutra et l’argent, ma bonne dame, fait pas le bonheur… Notre Robert (et notre monde sous l’emprise du « spectre du capitalisme »), prêt à se rendre un doigt dans le cul en public sans vraiment sourciller - dans ce monde-là  faut savoir encaisser et remiser sa fierté - va, roule - lentement mais sûrement - à sa perte… Ce sera à Paul Giamatti (ultime petit numéro d’acteur…), lors d’un épilogue infini, ce sera à ce trader revenu sur terre, de décider du sort de notre Robert suicidaire = notre monde déjà bien mal en point…

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Mouais, on peut aimer ces univers filmiques désincarnés, ces véritables « toiles à message lourdes de sens » ou les contempler d’un œil froid et un poil suspicieux - métaphores et tes gros sabots… Malgré des qualités formelles et un discours de fond… avec du coffre, pas ma tasse de thé, definitely, sorry David…

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