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28 septembre 2012

Les Mirages de la Peur (The Accused) (1949) de William Dieterle

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Un noir qui part sur de bonnes bases : une voiture au bord d’un ravin dans la nuit, le visage d’une jeune femme (Loretta Young, the face) prise dans les lumières des voitures qui filent sur l’asphalt : elle se cache, elle en mène pas large ; fuit-elle le lieu d’un crime, d’un crime qu’elle vient de commettre ?… Elle parvient bon an mal an à rentrer chez elle, un regard dans le miroir, un regard de stupeur, effrayé, oui, po de doute, elle vient de commettre l’irréparable... Ça sent le flash-back, on y a droit. Universitaire, prof de psycho, la Loretta est the teacher qu’on n’aura jamais… Elle est le point de mire d’un jeune gars qui n’a pas l’air d’avoir froid aux yeux, le jeune Bill Parry qui se fait un malin plaisir en pleine interro de mimer chacun de ses gestes… On voit déjà venir la suite. Elle le tance, il sourit, il la raccompagne en voiture, il prend un chemin qui bifurque, jusqu’à ce ravin… Il se met en maillot de bain pour faire le mariole - ne jamais se mettre en maillot de bain devant ses profs, c’est interdit par la loi ou puni par Dieu -, il la serre de près, d’un peu trop près, la brusque, se penche sensuellement sur les lèvres de la Loretta et ne voit bêtement point venir ce coup de démonte-pneu sur la nuque… Son maillot de bain sera son linceul…

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Elle devrait aller direct chez les flics et on aurait droit à un sympathique court-métrage… Seulement voilà, il y a son job, sa beauté, sa réputation, elle ose po… C’est ensuite l’engrenage infernal. Sa petite voix - off - n’aura de cesse de lui intimer l’ordre de garder son sang-froid mais on sent bien, dès le départ, que cela sera peine perdue : la bougresse est trop fragile pour ne pas finir par craquer… Dieterle encadre la Loretta de deux hommes : le gentil Robert Cummings (sexy comme un cierge mais passons), avocat et tuteur de Parry, qui va irrémédiablement fondre pour la Belle et jouer les protecteurs ; et pis le méchant inspecteur (Wendell Corey avec son éternel air de fouine) qui semble bien décidé à coincer la Loretta. Seulement, même si jamais, hein, il finit par la confondre, peut-on vraiment douter, vus les grands yeux pensifs de la self-défensive Loretta, de l’issue du procès ?…

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Une Loretta qui s’enfonce progressivement dans la mouise mais qui embellit - « éclot » - au fur et à mesure (the power of love…), un Corey impassible qui joue à merveille les incorruptibles au service de la loi, (laissons tomber Cummings, hein…), de petits jeux avec les miroirs et les reflets plutôt bien vus, une photo soignée notamment dans les premières séquences, mais un scénar trop prévisible et des personnages un peu trop plats pour ne pas provoquer d’irrémédiables chutes de tension (du spectateur…). C’est po raté, non, disons juste qu’on s’attendait à beaucoup mieux au vu de la scène d’ouverture typically noire… Trop de romance - molle - tue parfois l’esprit du genre. C’est le cas ici.

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