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9 septembre 2012

L’Homme de Berlin (The Man between) (1953) de Carol Reed

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Berlin réussit au gars Reed qui semble ici ressortir quelque peu ses recettes éprouvées : un agent trouble de l’est (c’est James Mason qui s’y colle et qui prend pour la peine un méchant deutsch aczzzent), une romance qui se greffe là-dessus (Claire Bloom, fraîchement débarquée dans ce Berlin d’après-guerre (classique) : est-elle diablement naïve, simplement amoureuse ou les deux à la fois mon capitaine ?), des méchants à la gueule de méchant, une mélodie lancinante, des cadres qui partent de traviole quand le danger s’y prête, l’utilisation d’un gamin comme observateur des mésaventures de nos deux héros… Oui, Reed semble un peu faire du « réchauffé de lui-même » mais c’est de bonne guerre (froide, celle-ci). Au final qu’est-ce que cela donne ? De bonnes choses et quelques incroyables longueurs…

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Tout comme Claire Bloom qui ne pipe pas un mot d’allemand, on est au départ un peu perdu dans ce Berlin en ruines, mais on se prête volontiers comme elle au petit jeu du « tourisme » dans ce Berlin-Est encore accessible et dominé par d’immenses portraits de Staline. L’atmosphère est tout de même pesante, notamment à cause de la femme allemande de son frère (Hildegard Neff, grande blonde froide taillée sur mesure) qui en fait des tonnes pour nous montrer qu’elle est constamment sur le qui-vive (espionne, espionne espionnée, simple puppet ?)… Puis survient l’ami James Mason dont Hildegard semble se méfier comme de la peste mais pour lequel la chtite Claire Bloom ne peut s’empêcher de craquer – t’invites une femme à faire du patin à glace et craac, tu la tombes (James se la pète d’ailleurs méchamment sur ses patins, lui qu’on connaît généralement si humble et réservé…). Cette dernière est-elle en train de tomber dans un piège aux très grosses ficelles, ou doit-elle faire confiance à son instinct et suivre malgré les mises en garde de sa belle-sœur ce beau James ?… Elle semble n’écouter que son cœur mais elle fera tout de même un peu moins la maline quand elle se retrouve bêtement kidnappée… à la place de sa belle-sœur – sont cons ces espions rouges, j’te jure.

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Avouons que les longues scènes de discutailles/flirtage entre James et Claire finissent parfois par lasser… Dès que l’action s’accélère, notre ami Reed retrouve tout de même tout son allant : une voiture aux allures de monstre des neiges qui fond sur sa proie, des courses poursuites, à pied, dans des immeubles pour classe populaire – avec une bienveillante prostipute (Reed reste tout de même malheureusement avare en personnages atypiques) - ou au pied d’un immense bâtiment en construction, impressionnant dans la nuit (la menace communiste in progress ?...) – joli jeu sur les ombres chères à Reed – mais également en voiture dans cet inquiétant Berlin dominé par le métro aérien… Ces petites pointes de vitesse peinent tout de même à donner le change aux longues scènes de  palabre (à l’Ouest, chez le frère de Claire, comme à l’Est, chez nos espions gaffeurs, voire, comme on le soulignait, entre nos deux tourtereaux qui peinent à se convaincre qu’ils peuvent s’aimer…) et cet Homme de Berlin donne parfois l’impression de s’enliser un peu dans l’incontournable neige berlinoise. Sûrement pas un summum dans la filmographie de Reed mais une œuvre suffisamment « stylée » malgré tout - on reconnaît indéniablement la papatte du gars – pour que le fan de Reed trouve du grain à moudre…  Perso, en cette période de rentrée, je mettrais un bon 12.

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