Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
29 août 2012

LIVRE : Les Affreux de Chloé Schmitt - 2012

affreux

Chloé Schmitt a 21 ans, elle veut donc imiter Céline, bien entendu ; si ce n'est pas à cet âge-là qu'on se prend pour lui, alors quand ? Le souci reste pourtant que Céline, c'est génial, et donc pas facile à imiter. Aussi, Schmitt n'arrive même pas à la semelle de la botte (allemande, of course) de Louis-Ferdinand, on s'en doute ; elle n'est pas avare en interjections de tout poil, en barbarismes à outrances et en points de suspension à rallonge, cherchant à retrouver quelque chose du "parlé-écrit" de son maître, fouillant vraiment avec un louable effort dans le rythme, la mise en forme, la musique. Mais Les Affreux apparaît très vite comme un exercice d'admiration un peu creux, purement formel, pas très profond, et même souvent très bancal dans son écriture. Trame mal équilibrée, style répétitif (une fois qu'elle a trouvé son principe, elle le répète sur 200 pages sans parvenir à faire décoller le bazar.

Toutefois, eh bien le livre n'est pas si mal si on oublie le modèle. C'est le récit intérieur d'un type victime d'un AVC, complètement paralysé mais encore très lucide, qui raconte sa vie, entre les femmes plus ou moins sexys et sympas qui s'occupent de lui, et les hommes qui le délaissent voire le torturent. Récit amer, caustique, cruel, qui n'hésite pas à aller vers une certaine violence, et qui se lit avec plaisir. On ne comprend pas bien où la miss veut en venir, le tout est aussi consistant qu'un nuage, mais tout de même : il y a un venin assez délicieux là-dedans, dans les rapports notamment entre le malade et son frère, pure brute dont le portrait est poussé assez loin. Schmitt semble plutôt désabusée sur l'humanité de ses contemporains, et écrit presque un double inversé de Le Scaphandre et le Papillon, ce qui ne peut que remporter l'adhésion. Il y a aussi de jolis portraits féminins, et derrière la causticité on sent encore la jeune fille fleur bleue qui réclame sa place. Bref, un roman qui va s'oublier, mais peut-être un poil moins vite que les 600 autres qui sortent ces jours-ci. 

Commentaires
Derniers commentaires