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13 août 2012

Night without Sleep (1952) de Roy Ward Baker

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“You’re all alike, aren’t you. You all talk of love but it’s always reform school you are talking about really”

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nightwithoutsleepVraiment pas si mal ce petit film noir qui retrace la dernière journée et la dernière nuit du gars Gary Merril (un mélange d’Antony Perkins au niveau du regard et de Roger Vadim au niveau de la mâchoire : deux comparaisons moins futiles qu’elles n’y paraissent vu que le gars a psychologiquement de gros comptes à régler avec sa mère castratrice et autoritaire (notre Gary a passé son enfance sur ses injonctions scotché à son piano) et que physiquement notre homme est un vrai séducteur : il tombe les trois femmes du casting en quelques notes de musique - sinon, en tant qu'acteur pur, il en fait des louches...). Dur de se réveiller en pleine nuit après un horrible cauchemar – des freins de bagnole qui crissent, une donzelle qui hurle – et la gueule de bois. Notre Gary parle à son chien et tente de faire le point sur les dernières 24 heures : sa femme Emily (June Vincent) est partie pour aller à l’anniversaire de son père après une discussion tendue (notre ami est compositeur et depuis qu’il s’est marié – putain, 6 ans -, c’est la panne sèche… à croire que les femmes, surtout la sienne, le bloquent), il a revu Lisa (Hildegard Knef), son ex-chanteuse pour ne pas dire ex tout court, avec laquelle le ton est également monté, et enfin il a fait la connaissance de la délicieuse Julie (Linda Darnell), une actrice en vogue qu’il avait croisée six ans auparavant sans vraiment craquer sur elle… Deux femmes qui l’ont gonflé, une dont il est tombé amoureux raide dingue, vous touillez les trois avec quelques gouttes d’alcool (notre héros a méchamment abusé de Champagne et de Martini – et n’est pas à l’abri d’un black-out) et un vieux résidu de problème psy (sa mère donc et depuis l’impression que les femmes usent et abusent de son talent) et vous obtenez ce ptit noir qui tient gentiment en suspense jusqu’au bout.

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La question à résoudre est forcément : laquelle a-t-il fini par trucider parce qu’elle le gonflait trop ? A moins que l’alcool l’ait fait délirer et qu’il ait totalement imaginé cette rencontre avec la troublante Linda (bien jolie séquence que celle où elle le séduit en faisant l'actrice) ? Ou alors, il pourrait s’agir d’un noir tortin où la seule chose qui soit vraiment morte soit son inspiration (oh oh futé…). Bref, tout se joue dans le dernier quart d’heure et le gars Baker de jouer avec nos nerfs en ouvrant chacune des pistes avant de nous emmener dans un cul-de-sac. Baker n’a peut-être finalement tué qu’un pauvre minou avec sa bagnole. Le grand intérêt de ce bon ptit noir de derrière les fagots réside avant tout dans ces divers rôles féminins qui «enchantent » d’une part notre héros (jusqu’à la Black dans la boîte de jazz, chanteuse à la voix suave qui le charme…) mais qui finissent par lui peser sur les nerfs dès lors qu’elles se plaisent à jouer les muses : je vais t’aimer mon Gary, je vais te protéger, tu vas créer… Rah, mais laissez-moi vivre, nom d’une pipe. Notre Gary va-t-il finir par se libérer de ce lourd poids, à quel prix ? La réponse est au bout de cette nuit sans sommeil joliment menée par un Roy Baker qui livre une œuvre intrigante sans une once de gras.

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