LIVRE : Le Pianiste afghan de Chabname Zariâb - 2011

On pourra toujours dire que c'est peu courant de voir décrits les conflits en Afghanistan par une adepte des Bisounours. Mais bon, tout de même : Le Pianiste afghan, malgré toutes ses bonnes intentions et ses bons sentiments jolis et sages, rate à peu près tout de son projet. La petite Chabname Zariâb voudrait rendre compte ce que c'est qu'être enfant sous les bombes, puis le déracinement et l'exil en France, et enfin le retour au pays (sur les traces de l'amoureux de jadis) : elle ne parvient qu'à être péniblement mièvre, et à répéter en moins bien ce que beaucoup de ses compatriotes ont dit ou filmé avant elle. La groose erreur, c'est le parti pris adopté au niveau de l'écriture : elle tente un ton qu'elle voudrait directement enfantin, comme si réellement elle parlait en tant qu'enfant (barbarismes y compris). Ca donne une bouillie le cul entre deux chaises (si tant est qu'une bouillie ait un cul), ni adulte ni enfant, pas assez virtuose pour faire enfant, trop simpliste pour faire adulte. Tous les évènements de la trame sont attendus, et arrivent dans l'ordre, et on soupire devant l'inutilité complète d'un tel ouvrage. On finit le bazar en ayant appris plein de trucs, genre les talibans sont méchants et les bombes ça fait boum et c'est pas facile quand tu parles pas français d'être en France ; et en ayant l'impression d'un livre à classer en catégorie "jeune public", où là, la simplicité de l'écriture pourrait se justifier. Mais ce serait quand même faire peu honneur à nos têtes blondes que de leur donner à lire un aussi superficiel témoignage.