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Shangols
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4 juillet 2012

Sport de Filles de Patricia Mazuy - 2012

sport-de-filles-2012-21236-1813775Entrée de Patricia Mazuy sur Shangols, étonnant retard considérant le talent de la dame... enfin, ceci dit, je parle là d'un temps passé, puisque la cuvée 2012 est une quasi-horreur venant de cette cinéaste pourtant d'habitude attachante (souvenirs émus de Travolta et moi et de Peaux de Vaches). Sport de Filles est complètement raté, aussi bien dans son scénario, lourdaud, que dans sa réalisation, pataude. Ca parle de lutte des classes sur fond de dressage de chevaux, voyez l'allégorie : une jeune nana butée est engagée comme palefrenière chez un ex-grand maître du dressage, lui-même soumis aux ordres d'une proprio aux dents longues et au coeur sec. La puissance d'intégration de la demoiselle va aller de paire avec le dressage d'un cheval réputé "cassé" (indomptable), avec l'humiliation d'une bourgeoise anglaise amoureuse du héros, et avec une complicité chaotique vis-à-vis du vieux maître en canassons. Fougue de la jeunesse versus sagesse de la vieillesse, autodidactes versus nantis, artisans versus capitalistes, vous voyez le topo. Mazuy enfonce ses éperons bien profond dans la symbolique et nous offre sur un plateau un film manichéen emberlificoté dans ses images. Le parallèle dressage/émancipation fait long feu, mais le film n'aura de cesse de revenir là-dessus jusqu'à plus soif, quitte à ne raconter rien d'autre que ça : tout le potentiel dramatique de la trame, toute sa beauté directe (après tout, regarder des chevaux danser, apprendre comment on les dresse, ça aurait été sympa aussi) sont sacrifiés par cette volonté de signifier à tout prix : le film est du coup assez laid et plat, concentré sur son seul discours, alors qu'il avait un vrai potentiel dramatique.

sport-de-filles-2012-21236-207039828Quant à la forme, et malgré une dernière demi-heure un peu meilleure (on y voit enfin un numéro de dressage dans sa longueur), c'est assez catastrophique aussi. D'abord à cause des acteurs très mal à l'aise : Marina Hands d'un seul bloc, pas subtile, crispante ; Josiane Balasko terriblement fausse et qui ne sait pas quoi faire de son corps. Seul le toujours grand Bruno Ganz parvient à instiller de l'humanité là-dedans, il est impérial. Mais le film n'a pas besoin du ratage des comédiens pour être mauvais : complètement bancal dans sa construction, gâché par une image terne et des plans trop longs, par des cadres truqués (montrer Ganz jeune à cheval ou Hands en virtuose du canasson ne va pas sans trucages, et ils sont grossiers) et une musique utilisée au petit bonheur (les morceaux de Cale sont bons, mais ils arrivent à n'importent quels moments, sans doute pour doper des séquences désolantes de platitude), il s'enterre définitivement sous la maladresse. Sans moi.

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