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26 juin 2012

LIVRE : La fausse Porte de Xavier Houssin - 2011

fausse-porte-xavier-houssin-stock-L-L2NqvzA priori, voilà un livre à l'opposé de ce que j'aime. Chronique douce-amère d'une enfance dans les années 60, avec son lot de brimades, de professeurs sévères, de copains brutaux, de premières amourettes, de fraternité et de lectures nocturnes à la flamme d'une bougie, La fausse Porte marche allègrement sur des traces déjà bien marquées, et pas les plus glorieuses, la veine nostalgico-appuyée de Pagnol et consorts. Encore une fois, tout est là de ce qu'on attend, rangé dans l'ordre qu'on attend, prévisible comme une victoire de la droite en 2017. Houssin raconte, comme tous les autres, ce temps qui file ma pauv'dame, la traversée de l'enfance, les douleurs et les joies du passage à l'âge adulte, ce genre de choses. Rien d'original dans la trame, ni dans les détails où tout semble déjà écrit, des bagarres entre enfants aux parties de pêches avec pépé, du prof qui passe ses nerfs sur les mômes aux vacances d'été.

Et pourtant, dirais-je dans une subtile antithèse inattendue, le livre instille à la longue un charme certain, qui le fait sortir de ce panier commun. La faute à ce style très rapide que Houssin a su adopter pour raconter ces souvenirs : phrases et chapitres très courts, rapidité d'exécution, qui illustrent à merveille le thème principal du livre (le temps s'en va, et avec lui les souvenirs, qui partent par bribes, comme des lambeaux). On est du coup plongé dans le livre, se surprenant à attendre la suite avec envie, alors qu'on sait à peu près où tout ça va nous mener. Houssin saisit très bien ce que c'est que la mémoire qui fuit, dans un mélange de souvenirs, d'impressions et peut-être même d'invention ou de reconstitution hasardeuse de son passé. Ce qui reste de ce magma d'anecdotes, d'impressions et de sensations, ce sont quelques copains, une mélancolie diffuse et le sentiment d'avoir traversé quelque chose de pas très reluisant en traversant l'enfance. L'écriture nette et précise, qui ne s’embarrasse d'aucun détails, fait beaucoup dans cette impression finale d'une série de flashs attachants et justes sur ce qu'est l'enfance. On quitte la chose avec le petit pincement au cœur de rigueur, c'est déjà beaucoup.

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