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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
4 juin 2012

Wise Guys de Brian de Palma - 1986

wiseguysJe vais hurler avec la masse pour le coup, mais elle (en tout cas la petite masse qui est allée voir Wise Guys) a bien raison : ce film est une horreur. Qu'est-ce qui a bien pu pousser De Palma à signer pour cette comédie navrante ? L'envie de se mettre en danger peut-être ; en tout cas, le fait est : le gars est autant fait pour le burlesque que moi pour la marine marchande. Scénario infâme, acteurs minables, gags à deux balles, filmage d'amateur, tout est sidérant de ratage. On comprend pourtant ce qu'il aurait pu y avoir d'intéressant à l'extrême rigueur dans le sujet de départ : deux losers qui aimeraient bien être de leur quartier (à savoir celui de la mafia italo-américaine), qui tentent de blouser le chef local et se retrouvent dans les emmerdes jusqu'au cou avant de se lancer dans l'arnaque suprême. Il y a une ironie assez intéressante à voir le réalisateur de Scarface se lancer dans cette parodie de films de gangsters. Mais le résultat est si poussif, le rythme du film si exsangue, que toute tentative de lecture intéressante se perd dans le naufrage formel. Un des principaux responsables est sans aucun doute Joe Piscopo, acteur inexistant qui sur-abuse des grimaces pour faire passer son personnage de Pierre Richard made in USA ; mais Danny DeVito n'est pas non plus tout à fait innocent. Le jeu clownesque, hystérique, de ces deux-là emporte le film vers une bouillie de bruits et d'onomatopées, qui ne cesse jamais d'aller à 800 à l'heure alors que le contrepoint apparaît plus que vlcsnap-2012-06-04-16h38m22s94nécessaire à plein d'endroits. Comme les seconds rôles sont sur la même veine (hurlant, éructant), à l'exception d'un Harvey Keitel qui a l'air de se demander pourquoi il a signé, on cesse à peu près à la dixième seconde de s'intéresser aux personnages et à leurs dialogues composés de voyelles bramées. Jamais drôle, donc, le film n'est jamais réalisé non plus ; on aperçoit, au détour d'un travelling avant, d'un split-screen ou d'un long plan tarabiscoté, quelques vestiges épars de la mise en scène habituelle de de Palma, mais l'ensemble est réalisé en dépit du bon sens (c'est quoi cette plongée dans la scène de discussion dans les toilettes publiques ? qui est responsable de ce montage parallèle qui ouvre le film ?). Quand on quitte le film (sur une fin en queue-de-poisson encore plus bâclée que le reste), on se dit que même les grands sont passés parfois par des galères sans nom. Le vrai navet de la carrière de Brian, qui n'a pourtant pas connu que des sommets.

Des Palmes pour De Palma

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