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29 mai 2012

Maldonne pour un Espion (A Dandy in Aspic) (1968) d'Anthony Mann

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Dès le générique, très réussi, avec cette marionnette Océdar qui se prend les pieds dans ses propres fils, on sent que le film, à défaut d'être décapant, nous emmènera en terrain glissant : on est en pleine guerre froide, le personnage principal (charismatique Laurence Harvey), comme on ne tardera pas à l'apprendre, est un transfuge russe parmi le fameux MI.5 et notre homme traverse une petite crise de conscience... Marre d'être infiltré depuis des années en territoire étranger, il n'aspire qu'à retourner au pays ; malheureusement pour lui, les Anglais lui confie une mission d'importance (débusquer les agents doubles infiltrés parmi eux... Aïe) et les Russes comptent de leur côté encore bien profiter de sa position... Harvey, dans son costume grande classe Pierre Cardin, pourrait donner l'illusion d'être un esatz de James Bond mais que nenni, on est bien dans un film (l'ultime) de Mann (décidément touche à tout) : po de gadgets, peu d'action, quelques cadavres et surtout une surdose de manipulation... Qui tire les ficelles, qui se joue de qui, qui se fait baiser malgré lui...?

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Le film nous entraîne de la grisaille londonienne à un Berlin ouest encore en "convalescence" - Mann préfère les arrière-cours peu avenantes au clinquant - sur les traces d'un Harvey aux trousses... de lui-même (je m'explique : les Anglais connaissent le nom d'un des transfuges russes, Krasnevin (qui n'est autre que le nom d'origine d'Harvey) mais pensent qu'il s'agit d'un autre homme, Pavel, un contact d'Harvey...). Ne parvenant point dans une tentative désespérée à passer à l'Est (continue d'infiltrer l'ennemi, mon gars), devant se méfier de ses "collègues" anglais (vu le peu d'allant qu'il met à accomplir sa mission), Harvey doit passer son temps à jouer aux équilibristes pour ne pas être démasqué... Seul petit réconfort, alors que la pression augmente sur ses épaules, sa rencontre avec une seberguienne (tant pis pour l'anachronisme) Mia Farrow qu'il ne cesse de croiser et qui s'offre à lui... La belle Mia, photographe de son état, renvoie une image lisse comme un lac à l'aube (joli petit jeu avec les miroirs tout au long du film) et se pare d'une innocence absolue... Dans ce film où les questions "d'identité" sont on ne peut plus troubles, on n'a de cesse de se demander quel petit jeu la pure Mia joue... A moins que l'attirance d'Harvey pour la Belle, ne soit que le reflet de la propre naïveté de notre espion... Mouais... Un suspense au long cours durant lequel notre Harvey, frôlant constamment la mort et se tirant des situations les plus alambiquées, semble joliment tirer son épingle du jeu. Mais les apparences sont parfois méchamment trompeuses...

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Œuvre où la mort guette à chaque recoin, où les suspicions vont bon train, où chaque décors, souvent glauque, semble caché une menace. Magnifiquement conçu (précision des plans, efficacité du montage, mise en scène subtile avec ses nombreux personnages qui ne cessent d'apparaître et de disparaître...), le film, faisant l'économie de l'esbroufe et des scènes d'action pure, est passionnant à défaut (mais est-ce vraiment un défaut...) d'être haletant. Mann, dans une sombre atmosphère man-kiewiczienne, achève en beauté une filmo aussi diverse (en genre) que riche (en grands films).    

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