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Shangols
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10 mai 2012

Making Off de Cédric Dupuis - 2012

untitled22Les films gore français ne sont pas pléthore, et c'est pour cela qu'il faut saluer avec respect ce jeune Cédric Dupuis, qui met carrément les deux pieds (ainsi que très souvent son appendice viril) dans le sang et la tripaille. Doté d'un manque de moyens évident, le gars détourne la difficulté en assumant complètement le côté cheap de son affaire. Il n'a pas les moyens de ses ambitions ? Alors il va réaliser le faux making-of d'un film d'horreur naze, dont le tournage va s'avérer 10 fois plus horrifique que le film lui-même. Le réalisateur du film dans le film, jeune geek abruti qui a oublié de revoir Kubrick et Hitchcock avant d'entamer son entreprise, va peu à peu décimer l'ensemble de son casting et faire de son reportage sur le tournage le vrai film d'horreur escompté.

19965791_jpg_r_640_600_b_1_D6D6D6_f_jpg_q_x_20120106_015059Le moins qu'on puisse dire, c'est que Dupuis ose. Le film est trash, dérangeant, d'un mauvais goût qui confine au torve, et ne recule devant aucun excès. On est parfois assez proche de C'est arrivé près de chez vous avec cet humour violent et provocateur (appelons ça punk, aussi, si on veut), qui nous fait tout de suite honte d'avoir ri. Making Off est avant tout une potacherie, qui prend bien en compte que l'histoire du film gore est avant tout faite d'une bonne dose de dérision et d'impolitesse. La complaisance avec laquelle le héros assassine ses victimes finit par marquer des points, surtout quand il va au bout de l'horreur (scato, sexuel et irrévérencieux). Il faut voir le gars se donner du plaisir avec le trou pratiqué dans la tête de son copain avec une perceuse, ou enfiler la dépouille éclatée d'un chat, ou (c'est la pire scène), manger le contenu des tripes de son camarade coupé en deux, pour le croire... Ah, on est d'accord, c'est pas du Pialat. Les effets spéciaux, même cheap, sont assez bien faits, et le côté amateur du film permet de ne pas trop être regardant sur les cadrages bâclés ou les mises au point qui se floutent pile aux moments les plus gore. Dupuis a compris qu'il fallait alterner l'horreur frontale et le hors-champ, en baignant le tout dans un humour noir excessif, pour réussir son film.

19965787_jpg_r_640_600_b_1_D6D6D6_f_jpg_q_x_20120106_015057On est encore très loin du bon film, cela dit, à cause de plusieurs choses. Dont les acteurs en premier lieu, très très mauvais. Ça passe quand ils sont censés interpréter les personnages du film dans le film, et donc être mauvais ; ça l'est moins quand ils sont censés être naturels. Ils gâchent tout, y compris pour le personnage principal qui ne trouve jamais le ton exact entre comédie et effroi. Du coup, le film ne fait jamais peur, on est constamment extérieur à lui ; on regarde, on rigole parfois, on est dégoûté, mais on n'a pas ce petit frisson nécessaire à ce type d'entreprise, cette dose de réalisme qui pourrait nous entraîner complètement. Et puis on aurait aimé que le film raconte un peu plus que ça, qu'il soit un chouille moins bas du front, un peu plus tenu finalement. Dupuis a choisi d'être con, c'est pas plus mal puisque son film y gagne en frontalité ; après, on oubliera facilement ce premier film qui n'est dérangeant que dans le temps de sa vision, et est encore trop amateur pour être vraiment prometteur.

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