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5 mai 2012

LIVRE : Dialogues sur le Cinéma de Marcel Ophuls et Jean-Luc Godard - 2012

untitledDeux rencontres entre les deux compères lors de débats, et nous voici avec un petit livre qui tente de retranscrire les conversations à bâton rompu de ces deux frères ennemis. Deux conceptions du cinéma qui s'affrontent, disons, deux personnalités fortes, deux cinéastes de la même génération et qui se sont frottés aux mêmes thématiques (le rapport entre réel et documentaire, Israël, l'Histoire) : il y a de quoi faire de la matière. Malheureusement, grosse déception : les gars se contentent de se chercher gentiment, sans jamais aborder le cœur d'un quelconque sujet. Ce n'est pas désagréable de suivre les errances verbales d'un Godard de plus en plus Sphinx (il ne finit jamais ses phrases et se contente souvent d'aphorismes sibyllins qui laissent coi), ou de voir Ophuls tenter de le déstabiliser ("Faut pas non plus essayer de se marginaliser exprès, Jean-Luc...") ; c'est vrai aussi qu'on apprécie quelques phrases balancées ici et là (sur les "films à un dollar", le credo éternel du Jean-Luc, qui prétend que si on lui donne un dollar pour faire un péplum, il le fera... mais que ce sera un péplum à un dollar, en gros), et qui nous montrent un JLG de plus en plus absent au monde, qui se retire doucement du cinéma et de la société. Mais l'ensemble est très anecdotique, et tourne beaucoup autour d'un mystérieux projet sur Israël, avorté, entre les deux cinéastes qui semblent avoir quelques comptes personnels à régler : ça se fritte gentiment en public, Ophuls attaquant sur l’antisémitisme prétendu de Godard (qui ne trouvera ici aucune réponse, quoiqu'en dise la préface), ce dernier envoyant sur la frilosité financière et artistique du premier. Bon. On reste spectateur de dialogues esquissés entre deux gars qui se connaissent bien, en sentant quelques traces un peu troubles entre eux (sur Truffaut, sur les Juifs, sur la période maoïste de JLG), mais sans en percer vraiment les tenants et aboutissants. Heureusement, la postface de Cohn-Bendit est une merveille de simplicité et un très bel hommage à Godard, et nous fait refermer le livre avec un chouille moins de déception.

God-Art, le culte : clique

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