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6 avril 2012

Tucker & Dale fightent le Mal (Tucker & Dale vs Evil) d'Eli Craig - 2012

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C'est pas avec ce genre de film que votre QI va atteindre des sommets, autant le dire, mais après tout personne ne prétendait le contraire, il suffit de lire le titre. Mais si vous avez envie d'un sympathique défouloir plutôt malignement bouclé, laissez-vous tenter par cette farce épaisse assez rigolote. Parce que Craig est habile pour ressusciter quelques films mythiques par de simples motifs : sont convoqués tour à tout Evil Dead, Massacre à la Tronçonneuse ou Vendredi 13, dans une joyeuse parodie qui réussit le pari d'être à la fois drôle et solidement réalisée. C'est gore, impoli, très bien joué et dialogué avec soin. Comme en plus, le rythme est très tenu et que, pour parfaire le tout, tout l'aspect technique n'est pas oublié (belle lumière, belle façon de rendre le paysage), on peut dire qu'on tient là un bon divertissement. Le film inverse les codes habituels des "films de tuerie" : ici, ce ne sont pas les bouseux du coin qui sont les prédateurs, mais la bande de jeunes en vadrouille ; ça fait du bien de voir ces éternels lycéens en goguette devenir les vrais vecteurs de danger, de voir le lisse devenir plus menaçant que le malpropre. Nos deux héros, braves péquenots rêvant d'un week-end en forêt, vont se retrouver aux prises avec ces ados persuadés qu'ils sont des serial killers. Le quiproquo ne tient pas tout le long du film, certes, mais il n'empêche qu'on assiste à quelques scènes vraiment fun, comme cette malencontreuse chute d'un des pré-pubères dans une faucheuse, digne des frères Coen (humour coenien qu'on retrouve dans l'hilarante scène où nos bouseux tentent d'expliquer à un flic la présence d'un corps coupé en deux entre leurs bras). C'est sûrement un poil long, pas toujours dosé au niveau des effets de scénario (toute la fin, bof bof), et Craig a sûrement eu tort de vouloir mêler à sa satire façon Scream une histoire sentimentale un peu cucul (la bimbo branchée qui tombe sous le charme du bûcheron débile) ; mais pour tout le reste, on apprécie, sans hurler au génie, la modestie et le savoir-faire de ce petit film de samedi soir.

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