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24 février 2012

Scénario de Sauve qui peut (la vie) de Jean-Luc Godard - 1979

0001233_aff_001_medComme il le faisait parfois à cette époque, JLG se pique d'un petit court-métrage pour expliquer aux éventuels financeurs de son film quel sera le projet, essai en images qui accompagne l'envoi du scénario. Ce qui serait drôle, ce serait de voir également la tronche des destinataires, tant ces petits essais sont, disons, ardus ; en tout cas, plutôt que d'éclairer le projet futur, ce film-là concernant Sauve qui peut (la Vie), une des œuvres les plus "lisibles" de Godard, ne fait que la rendre plus obscure. On ne recherchera donc rien ici pour comprendre le long-métrage, mais tant pis : il y a là-dedans suffisamment de matière à rêver pour justifier complètement la vision, même déconnectée de son alter-ego. Ça commence sur une image d'actrice qui sort d'une machine à écrire, et c'est le premier souci de Godard : le scénario montre son film horizontalement (l'écriture), alors que l'image rentre verticalement dans le champ. Ça a l'air de lui poser beaucoup souci, puisque le reste du film sera presque entièrement construit sur le mouvement de l'image, de façon parfois un peu confuse (Godard improvise visiblement, s'enregistrant avec une voix assez basse et hésitante, bien à sa manière des années 70), mais aussi de façon souvent géniale. Le montage des photos entre Huppert, Dutronc et Miou-Miou (oui, il devait y avoir Miou-Miou dans le projet initial, visiblement) tente de rendre compte déjà de la "grammaire" des champs/contre-scenario022champs que JLG va tenter, et les images animées (sur des routes de campagne) sont déjà des panoramiques joliment cadrés qui augurent du meilleur. Moi, je serais producteur, j'aurais dit amen pour financer ce film-là. En plus, on a droit sur la fin à un aperçu de ce que Godard entend par superpositions (de sons et d'images) pour un moment godardien à mort où tout, dialogues, musique, images d'archives, images d'acteurs, plans de nature, tableaux anciens ou modernes (le gars aime Hopper, tiens, je suis surpris) se superpose en un joyeux bordel éminemment poétique. Comme en plus, il y a de jolis clins d’œil, à Wenders, à Dreyer, on apprécie ce petit essai en direct, qui ne cherche pas à faire du cinéma mais en fait quand même, et du meilleur. Un Godard inattendu, modeste, discret, introspectif ; à voir, sinon qu'est-ce qu'on fout là ?

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