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8 février 2012

Le Cran d'Arrêt (The turning Point) (1952) de William Dieterle

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Il y a de la qualité dans ce polar de Dieterle, dommage qu'elle se limite un peu parfois aux scènes d'action, ou disons aux séquences "en mouvement" : Edmond O'Brien - John Conroy - entouré d'une cohorte de flics et de journalistes débarque dans cette petite ville ricaine pour une opération "grande lessive" ; il est en charge du Comité Conroy pour faire tomber l'un des gros pontes mafieux du coin (Ed Begley is Niel Eichelberger) ; on est dès le départ pris dans ce flux plein de bruits et de déclaration sereine avec une caméra au taquet. O'Brien s'est toujours battu pour faire respecter la loi et, même si cela fait longtemps qu'il n'est pas revenu sur le sol natal, notre idéaliste n'est pas du genre à vouloir se faire marcher sur les pieds at home - seulement, il est peut-être un peu trop dans sa bulle... Dieterle nous expose rapidement les autres acteurs de ce procès : William Holden, journaliste et ami d'O'Brien, qui, malgré tout le respect qu'il a pour son pote, semble un peu plus sceptique sur l'issu du procès ; Alexis Smith, assistante et véritable bras droit d'Obrien, qui entretient avec celui-ci des liens "très proches" (de l'amouritié, on va dire) ; Tom Tully, le pater d'O'Brien, flic de son état : le fiston est tout content de travailler enfin avec son pater qu'il a fait nommer à un rang supérieur, mais cette décision n'a po vraiment l'air d'emballer le pôpa...

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William Holden apparaît rapidement comme le gars le plus lucide de l'histoire : il est le premier à mettre en garde O'Brien sur la difficulté à trouver des preuves à charge dans cette ville corrompue, mais il est surtout le premier à soupçonner le père d'Obrien d'être mouillé dans l'histoire... Il va également rapidement nouer des liens avec la chtite Alexis qui craquera rapidement pour cet excellent journaliste de terrain - une intrigue parallèle traitée, malheureusement, de façon un peu superficielle. Lorsque l'action s'accélère, Dieterle est franchement excellent : que l'on suive Holden dans ses filatures ou les mafieux dans leurs coups d'éclat (la mise en scène d'un hold-up pour éliminer un "témoin" - et quel témoin... - gênant ; la mise en place d'un incendie criminel dans les locaux de l'une des entreprises du ponte pour faire disparaître des livres de compte compromettant : terrible explosion en pleine ville et véritable carnage dans la population civile - séquence de panique d'un étonnant réalisme ; scène finale éblouissante dans une salle pleine à craquer lors d'un combat de boxe : un tueur cherche à éliminer Holden qui a mis la main sur un autre témoin crucial...), Dieterle n'est jamais un manche pour faire monter la tension. Les scènes de purs dialogues sont peut-être un peu moins détonantes mais livrent deux-trois passages tout de même bien sentis : les scènes de procès avec des accusés qui trouvent toujours la parade, la confession du père Conroy à Holden sur les raisons de ses accointances avec la pègre, le ras-le-bol d'O'Brien à deux doigts de jeter l'éponge sur sa mission... Holden apparaît finalement comme le véritable héros - de l'ombre - de l'histoire, se mouillant toujours pour tenter d'exhumer des preuves. Pas un chef d’œuvre, nan, mais une trame relativement bien menée et un climax absolument prodigieux (dont De Palma saura se souvenir ?... peut-être). Un solide Dieterle quoiqu'il en soit sur une histoire signée de l'excellent Horace McCoy.     

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Commentaires
F
Dénouement déconcertant : le journaliste meurt alors qu'il tenait la corde pour l'idylle. Emond O'Brien est toujours aussi imper' et efficace. L'histoire n'est pas géniale : mélange de "moisson rouge" et de "clé de verre". Horace Mc Coy na eu souvent le whisky mauvais.
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