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5 février 2012

Alibi meurtrier (Naked Alibi) (1954) de Jerry Hopper

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Un peu déçu par ce jeu du chat et de la souris entre Sterling Hayden en flic brutal et Gene Barry en... boulanger brutal. Ce dernier est accusé d'un vol, est arrêté par la police, clame son innocence, est quelque peu secoué, relâché, est soupçonné dans la foulée du meurtre d'un flic qui l'avait tabassé, re-clame son innocence, re-secoué, soupçonné du meurtre de deux autres flics - voiture piégée à la Scorsese qui fait son petit effet -, re-re-clame son innocence, re-re-secoué par Sterling qui est viré de la police... Balle au centre. Sterling n'arrête pas pour autant la chasse à l'homme pendant que l'autre préfère se mettre au vert, non loin de la frontière mexicaine, pour échapper à ce fou furieux... Qui de l'un ou de l'autre a raison ? Sterling est-il un gros parano qui fait une fixette, Gene un pauvre bouc émissaire qui n'aime pas être pétri ? C'est parti pour une ambiance nocturne et festive avec comme arbitre centrale la belle Gloria Grahame avec sa voix de croonice (le mot devrait existait) envoûtante... Elle est en effet une ancienne amante du Gene mais secourt par hasard le Sterling pour laquelle elle a immédiatement un petit faible. Le combat s'annonce violent.

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La crédibilité de deux hommes est en jeu avec, en bonus, la conquête d'une Gloria. Le combat s'annonce serré entre le boulanger qui a la tête très près de la toque et un Sterling, po du genre à se démonter mais qui préfère autant démonter toute accusé pour le faire avouer (Style Jack Bauer : avoue, même si c'est pas toi, tu dois bien cacher quelque chose)... Cette ville frontière n'est certes pas aussi bien filmée que celle (on the other side) de La Soif du Mal, mais on sent que le mal rode à chaque coin de rue - tiens un coup de couteau dans ton buste, Sterling, ça va peut-être te naked alibicalmer... Le doute plane sur le Gene qui est tout de même d'une mauvaise foi terrible quand un serveur, notamment, a le malheur de se trouver sur son chemin et qui n'est po doux-doux avec les femmes - tiens mange-toi une baffe Gloria pour me résister et la chtite... de l'embrasser (rah, je comprendrais jamais ce truc... Barry et Hopper perdent mille points d'un coup). Une fois le pitch bien posée, il faut tout de même reconnaître que le rythme faiblit et on attend avec impatience la rencontre entre les deux hommes ; elle arrive enfin avec un Sterling qui kidnappe le roi de la boulange et doit se défaire, en route, des flics suspicieux à son encontre... On sommeille un peu en attendant une pétarade de coups de feu qui scellera le sort de ce trio (La Gloria s'accroche aux deux hommes) en cavale. Si Hopper n'est un manchot pour jouer sur les ombres, au moins dans la première partie (lequel de ses deux personnages principaux est le plus obscur... ?), son scénar, lui, se délite un peu en cours et peine à vraiment nous accrocher jusqu'au bout. C'est dommage, il y avait matière, entre ces deux esprits bornés, se battant pour la gloire et pour l'amour, à faire quelque chose de plus explosif ... Jerry Hopper n'est pas... Nan.

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